L'aide aux victimes ne se réduit pas à l'indemnisation de leurs préjudices.
Le 15 mars 2016, un colloque sur le thème "Cancers de l'amiante, écrire l'avenir ; médecins et malades débattent et proposent" a été organisé par l'Andeva et Mesoclin, réseau de centres experts sur le mésothéliome. L'Addeva 93 y a activement participé.
" Le patient doit pouvoir être acteur de sa maladie "
Daniel MARGERIE, membre de l'Addeva 93, était à la tribune de ce colloque".
Retraité de l'enseignement technique, atteint d'un mésothéliome et il est intervenu sur le vécu et les savoirs des patients atteints d'un cancer. Il a réclamé qu'ils soient pleinement informés sur leur maladie et puissent avoir une meilleure maîtrise des thérapies. Son intervention avait profondément marqué l'assistance.
Daniel nous a quittés quelques mois après. Cette prise de parole demeure pour nous une importante référence.
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Transformer les rapports médecin-malade-famille
Linda LOMPRET, veuve de l'amiante, correspondante de l'Andeva dans le Sud-Ouest, a apporté son témoignage sur le choc de l'annonce d'un cancer faite sans ménagement et sans suivi et la nécessité de faire évoluer les rapports des médecins non seulement avec le patient mais aussi avec ses proches (ceux qu'on appelle "les aidants"). Cette demande figure dans les objectifs affirmés du plan cancer (mesure 40).
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Le rôle de l'association dans la résilience
Henri BOUMANDIL, le secrétaire de l'Addeva 93 a expliqué le rôle spécifique d'une association de victimes dans la résilience.
L’accueil, l'écoute et le soutien moral sont le pain quotidien de l'Addeva 93 et de toutes les associations locales de l'Andeva. A l'association, une victime ou une veuve rencontre des pesopnnes qui ont le même vécu et se heurtent aux mêmes difficultés. Elle prend conscience que sa situation personnelle est un maillon d'une grande catastrophe sanitaire évitable. Elle trouve le chemin de l'action collective pour obtenuir justice et protéger les générations futures.
L'état de santé d'Henri ne lui permettant pas de participer à cette réunion, son intervention a été filmée à son domicile et projetée aux participants.
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Le soutien psychologique individuel et collectif
Chantal AUVRAY, infirmière retraitée, veuve de l'amiante et bénévole à l’ADEVA Cherbourg a évoqué l'expérience vécue d'un groupe de paroles auquel elle a participé.
Une convention a été signée entre le centre hospitalier du Cotentin et l’ADEVA Cherbourg sur le soutien psychologique. Elle prévoit des groupes de paroles et des consultations individuelles avec une psychologue qui assure des permanences à l'Adeva ou à l'hôpital.
Le groupe se réunit un mardi par mois dans les locaux de l’Adeva.Chacun aborde les sujets qu'il souhaite : le vécu de la maladie, l’accompagnement du malade, les démarches à effectuer, la relation avec les enfants et la famille, le sentiment de solitude après la perte d'un être cher et comment y faire face.
La confidentialité, le non jugement, l'écoute attentive, la liberté de prendre ou non la parole sont la règle. L'objectif est de s'apporter un soutien mutuel dans un climat de confiance. Les personnes qui ont réussi à reprendre goût à la vie apportent de l'espoir aux autres.
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Un réseau de soins au service des plus démunis
Anne Festa, directrice d'AC Santé, a expliqué qu'en Seine-Saint-Denis le cancer est la première cause de décès prématurés. Dans ce département un enfant sur trois vit dans un foyer à bas revenu.
AC Santé est un réseau territorial "cancers, maladies chroniques graves, précarité/accès aux soins", au service de personnes atteintes de pathologies graves et dans une situation de vulnérabilité.
AC Santé intervient pour mutualiser les compétences pour soutenir les personnes en difficulté
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