Le Pr Bernard MILLERON, président honoraire de l’Intergroupe francophone de cancérologie thoracique, dit que pour un dépistage efficace la maladie doit être fréquente, grave, et détectable à un stade où elle est curable par un traitement efficace.
Une étude du NLST sur le suivi de gros fumeurs par scanner faible dose donne une baisse de 20% de la mortalité. La question du dépistage du cancer bronchopulmonaire est posée. Ce suivi doit s’appuyer sur des centres multidisciplinaires capables de veiller à l’information, à la qualité de l’imagerie médicale, au suivi des nodules, au sevrage tabagique...
La Direction générale du travail recommande d’expérimenter le dépistage de ce cancer par scanner faible dose chez les sujets à risques ayant été exposés à des cancérogènes pulmonaires.
Le Pr Alain CHAMOUX, responsable du service de médecine du travail et de la consultation de pathologies professionnelles au CHU de Clermont-Ferrand, tire le bilan de 19 ans de suivi des ex-salarié-es d’Amisol et d’Everitube par un scanner faible dose, un examen clinique et des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) tous les deux ans. 73% des salariés suivis ont des plaques pleurales. Des cancers ont été repérés et traités. Une nouvelle génération de scanners « ultra-low-dose » apparaît.
Alain BOBBIO, secrétaire national de l’Andeva note un écart entre les critères d’un dépistage et ceux d’un suivi médical des personnes exposées à l’amiante. Pour elles, le suivi c’est d’abord le droit de connaître leur état de santé et d’être accompagnées.
Le protocole réglementaire devrait être revu, avec tous les deux ans un examen clinique, un scanner faible dose et des EFR. Les porteurs de plaques pleurales devraient rester dans le cadre collectif du suivi post-professionnel comme en Auvergne. Ce suivi devrait être organisé localement et s’appuyer sur un travail en réseau de tous les acteurs de terrain.