Condamnée plus de 100 fois en faute inexcusable et 650 fois pour le préjudice d’anxiété, Arkema s’obstine à nier ses responsabilités.

A chaque nouvelle audience, les plaidoiries de son avocate sont une douloureuse épreuve pour les victimes et les familles.

Le Caper 04 a distribué un tract pour dénoncer ce comportement. René Villard, le président du Comité, nous en parle.

« Il serait grand temps que ces messieurs reconnaissent leurs erreurs et les préjudices causés aux victimes »

Pourquoi avoir distribué un tract aux portes de l’usine ?

Le 21 mars dernier, cinq dossiers ont été plaidés par notre avocate, Maître Julie Andreu, devant le tribunal des affaires de la Sécurité sociale (Tass) de Digne.
Nous avons été choqués par les propos tenus par l’avocate d’Arkema vis-à-vis des salariés et des victimes présents à l’audience.

Cela fait de 17 ans que nous accompagnons des victimes au tribunal des affaires de la Sécurité sociale (TASS) de Digne.

C’est toujours le même cabinet d’avocats qui défend la direction. Nous le retrouvons devant le TASS, le Conseil des prud’hommes, la Cour d’appel ou le Tribunal administratif, pour évoquer des cas douloureux, en particulier ceux de victimes décédées d’un cancer broncho-pulmonaire, ou d’un mésothéliome.
La Direction reconnait-elle ses fautes ?

Non, les victimes peuvent en témoigner. Elle a été condamnée plus de 100 fois pour faute inexcusable devant le TASS de Digne ou la Cour d’appel d’Aix. Elle a été condamnée plus de 650 fois pour le préjudice d’anxiété et il y a eu un accord Arkema France.

Il y a de plus en plus de victimes décédées en laissant des familles dans la douleur. Par respect pour les veuves, nous avons arrêté de donner un nombre de décès, car il était systématiquement contesté par la direction.
Après toutes ces condamnations, on aurait pu penser qu’ils allaient enfin reconnaître leurs erreurs et faire en sorte que les victimes n’aient plus besoin de se déplacer devant les tribunaux. Ce n’est pas le cas.

Que s’est-il passé à l’audience du 21 mars ?

Notre avocate a retracé le parcours professionnel d’un salarié atteint d’un cancer bronchopulmonaire : il a été exposé pendant 19 ans à des cancérogènes dans un atelier, puis il a quitté l’usine pour devenir apiculteur.
L’avocate de la Direction s’est ridiculisée en disant qu’il avait attrapé son cancer au contact des abeilles ! De qui se moque-t-on  ? Jusqu’où sont-ils prêts à aller pour éviter que le pollueur ne soit le payeur ?

Et la plaisanterie ne s’arrête pas là ! Un autre salarié avait travaillé 40 ans sur le site de Saint-Auban. L’avocate de la Direction n’a retenu que 4 années sur 40 et a réclamé une baisse de son indemnisation !

A-t-elle oublié que le site de Saint-Auban a été reconnu par décret dans sa totalité en 1999 pour la période 1962-1994 ?

La Direction connait bien ce décret, puisqu’elle l’a combattu pendant des années et qu’aujourd’hui elle s’en sert pour ses « plans sociaux » et profite de ces « départs anticipés amiante ».

Il serait grand temps que ces Messieurs de la Direction admettent leurs erreurs et reconnaissent les préjudices subis par des salariés à qui ils n’ont pas donné les moyens de travailler en sécurité. Nous sommes persuadés au CAPER 04 qu’il serait grand temps de ne plus importuner les victimes en les convoquant devant le TASS.

Que propose le CAPER ?

Il serait judicieux de se mettre autour d’une table pour essayer de trouver un accord acceptable pour tous, afin d’éviter de nouvelles épreuves aux victimes qui entendent ce genre de « conneries » lors des audiences. Nous l’avons démontré, le CAPER 04 est prêt à négocier des accords qui vont dans l’intérêt des victimes. L’accord sur l’anxiété en est la preuve.

Si, à Saint Auban, la Direction n’a pas ce pouvoir de décision, elle n’a qu’à faire remonter l’information auprès de la Direction Générale qui, elle, a ce pouvoir.