Après trois années de bataille, l’Adeva Cherbourg avait obtenu le rétablissement d’un suivi médical systématique des personnels de l’arsenal atteints de plaques pleurales (qui avait été supprimé pour des raisons budgétaires). Les retraités CGT Arsenal ont obtenu une extension nationale de cette avancée avec l’appui du député Sébastien Jumel. La ministre, Laurence Parly, a confirmé la pérennisation de ce suivi au plan national.
« Le suivi médical systématique des porteurs de plaques pleurales à la DCN, obtenu à Cherbourg, est étendu et pérennisé à la DCN au plan national. »
« à la DCN de Cherbourg, le suivi médical était organisé pour les anciens salariés ayant été exposés à l’amiante, mais aussi pour les malades atteints de plaques pleurales reconnus en maladie professionnelle sur le tableau 30 B, explique Pascal Canu, le président de l’Adeva Cherbourg.
Ils étaient systématiquement convoqués.
En 2014, nous nous sommes aperçus que ces convocations n’arrivaient plus. Notre suivi médical régressait. Nous avons alors réagi. La bataille a duré trois ans. C’était pour nous une question très importante. Nous avions des arguments solides. On comptait à l’époque 1500 maladies professionnelles pour le seul site de Cherbourg.
Nous nous sommes appuyés sur les travaux du Pr Christophe Paris [voir ci-dessous]. Ils montrent que chez les porteurs de plaques pleurales le risque d’avoir un mésothéliome est multiplié par sept et celui d’avoir un cancer du poumon par deux.
Nous avons obtenu gain de cause en juin 2017, avec l’appui de Bernard Cazeneuve, ancien député-maire de Cherbourg devenu premier ministre.
Les pneumologues ont eu la satisfaction de revoir en consultation des patients qu’ils n’avaient pas revus depuis huit ans.
Pour nous à Cherbourg, c’était une belle victoire, mais pour nos collègues de Brest ou de Toulon, la situation n’avait pas changé. Il était donc urgent de « tranformer l’essai » au plan national.
C’est ce qu’on fait nos camarades retraités CGT Arsenal. Ils sont intervenus auprès du député Sebastien Jumel qui a écrit à Florence Parly, la ministre des armées.
Elle lui a fait une réponse écrite qui garantit la pérennité de ce dispositif et l’élargit à l’ensemble des personnels de son champ ministériel.
Une avancée importante qui montre l’efficacité d’une convergence dans l’action de forces associatives et syndicales soutenues par des responsables politiques.
Reste maintenant à poser la question du suivi médical systématique des porteurs de plaques pleurales dans le régime général de Sécurité sociale. »