A l’occasion de la semaine « Santé mentale », l’Adevimap a organisé le 16 octobre 2023 une journée de formation et de sensibilisation sur l’accompagnement des personnes atteintes d’une pathologie professionnelle ou environnementale.

La journée a commencé par la présentation des animateurs d’ADEVIMAP et des participants qui ont décliné leur identité et leur fonction.

Sous-déclaration et sous-reconnaissance

Christiane De Felice a précisé que de nombreuses pathologies physiques et psychiques liées au travail n’étaient pas indemnisées en tant que maladies professionnelles. Elle a présenté le Guide de l’INRS qui contient les tableaux des pathologies professionnelles et constitue « la bible » des militants (102 tableaux auxquels viennent récemment de s’ajouter les tableau 30 ter et 47 ter pour les cancers du larynx et de l’ovaire..)

Elle a souligné l’importante sous-déclaration des accidents de travail et maladies professionnelles et l’estimation du coût réel des charges imputées indûment à la branche maladie : entre un et deux milliards d’euros (selon le dernier rapport de la commission sociale auprès de la Sécurité sociale).

De nombreuses pathologies relèvant d’un tableau  ne sont pas déclarées.Pourquoi ? Il y a la méconnaissance de la procédure par le salarié, ou la peur d’engager un conflit avec son entreprise, ou bien un bilan diagnostique insuffisant des médecins consultés.

Un rapport souligne qu’environ 75% des troubles musculosquelettiques (TMS) ne font pas l’objet d’une déclaration en maladie professionnelle. Cela concerne plus de 40 000 salariésUne formation insuffisante des médecins

La commission a aussi souligné l’insuffisance de la formation initiale des médecins.  Le temps consacré à la Santé au travail pendant les études médicales du 2ème cycle avant l’internat se limite à 9 ou 10 heures selon les filières alors que la moyenne européenne se situe à 25 heures et demie.

La présidente a souligné les liens inexistants ou insuffisants entre les médecins du travail, les médecins de ville et les médecins conseils de la Sécurité sociale, tout en précisant que sur 177 postes de médecins du travail ouverts pour 2024, seuls 117 ont été pourvus. 

Les difficultés psychologiques des victimes et des familles

Christiane de Felice a rappelé que la majorité des victimes de maladies professionnelles – qu’elles soient déclarées ou non – ainsi que leur famille passaient par une phase de difficultés psychologiques, ce qui expliquait l’implication de l’Adevimap dans cette semaine de santé mentale.

Après ces précisions, un diaporama a été projeté et commenté conjointement par Christiane et René Pierre.

Plusieurs points ont été abordés :

Les documents à fournir à la CPAM (certificat médical initial, déclaration et documents médicaux) ; le comité régional de recnnaissance (CRRMP), les dossiers « Amiante »; le Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (FIVA), le préjudice d’anxiété et la faute Inexcusable de l’Employeur.

Au cours du débat qui a suivi, Christiane a mentionné l’intervention de l’ANDEVA et de ses associations locales pour obtenir le retrait de l’article 39 du PLFSS (Projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024). En effet cet article visait à réduire les indemnisations des victimes d’AT-MP au profit des employeurs condamnés.

Pas de registre des cancers

Le docteur Patrick Courtin est intervenu pour souligner qu’il n’existait pas de registres des cancers sur les zones industrielles et en particulier dans une région où il y a des sites classés
Seveso 2.

Il est revenu sur les problèmes d’accès aux données de santé, et notamment sur l’impossibilité d’obtenir des données par la CARSAT. 

Une convention en cours de signature

Pour finir, la Présidente a évoqué la Convention passée avec la Communauté Professionnelle Territoriale de Santé (CPTS) du Pays de Martigues en cours de signature et le travail effectué sur la création d’une fiche de repérage des expositions professionnelles et environnementales en lien avec les docteurs COURTIN / SIMONIAN et le Service Promotion santé du Centre intercommunal d’actions sociales (CIAS), en lien avec le Centre de Consultation du risque du Centre Hospitalier de MARTIGUES et de la CPTS.


Les intervenants pour l’Adevimap étaient Christiane de Felice et René Pierre Garcia.

Les participants pour l’association étaient Lucie Pappalardo, Eliane Perez, Georges Conte et Christine Fulcran.

Les participants extérieurs
étaient porteurs d’expériences très diverses :

- Colette Japel (auxiliaire de puériculture et coordinatrice CPTS),

- Patrick Courtin (ancien médecin hospitalier du service réanimation),

- Julie Limoge (Apprentie AS),

- Murielle Mesbah (CEI Service des maladies respiratoires CH d’Aix),

- Marie Noëlle Legal (Agent inclusion handicap – CIAS),

- Aurélie Willocquet (Animatrice Maison de retraite),

- Valérie Dagent (infirmière llibérale),

- Fabienne Fernandez (déléguée régionale PACA unité SGP Police),

- Martine Besnoist (Chargée de Mission Santé et Environnement - CIAS),

- Jean Pierre Barba (CPTS),

- Olivier Nicolas (CGT KEMONE)

- Samir Abid (CGT KEMONE).

 


«A la rencontre des associations » 

 A la rencontre des associations », c’est le nom de la manifestation qui s’est déroulée le samedi 2 Septembre 2023 dans la Halle de Martigues. L’équipe de l’Adevimap était présente.

Des invités régionaux et nationaux étaient là comme le député Pierre Dharreville, le maire de Martigues Gaby Charroux, les élus Camille Di Folco et Nathalie Lefebvre, ainsi que le médecin généraliste Lydia Amrane.

Les visiteurs ont pu découvrir la richesse et la diversité du milieu associatif martégal, tant dans les domaines sportifs, culturels, des loisirs, qu’humanitaire et de la santé.

Le stand de l’Adevimap a été bien fréquenté. Les bénévoles, ont pu répondre aux questions des visiteurs. Rendez-vous l’année prochaine.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°72 (janvier 2024)