Le 7 juin 2023, après 42 audiences, la cour d’assises de Novare a condamné l’industriel suisse Stephan Schmidheiny, ex-propriétaire de l’usine d’amiante-ciment Eternit de Casale Monferrato, à 12 ANS DE PRISON FERME pour homicide involontaire avec circonstances aggravantes. Le procureur avait requis la réclusion criminelle à perpétuité.
La Cour d’Assises a aussi infligé à Schmidheiny une interdiction d’exercer une charge publique pendant 5 ans en Italie et le paiement d’environ 100 millions d’euros aux parties civiles. Ce procès « Eternit bis » aura duré deux ans. Cette décision de justice était très attendue à Casale Monferrato où l’amiante continue – 37 ans après la fermeture d’Eternit – à tuer une cinquantaine de personnes par an.
Elle était aussi attendue par des associations de victimes du monde entier. Plusieurs d’entre elles sont venues par solidarité assister à l’audience. Dès que le verdict a été connu, l’AFeVA, qui défend les victimes de Casale Monferrato, a reçu une pluie de messages de félicitations de Suisse, de Belgique, de Hollande, des États-Unis, du Canada, du Brésil ou d’Asie…
Sur tous les continents les victimes qui avaient voulu affronter la criminalité industrielle s’étaient jusqu’ici heurtées à un mur...
Il s’agit, à ce stade, d’un jugement en première instance. L’affaire ira certainement en appel, puis en cassation. La route est encore longue. Mais cette condamnation a valeur d’exemple.
Article publié dans le Bulletin de l’Andeva n°71 (juillet 2023)