Les 8 et 24 avril le conseil des prud’hommes de Lyon rendra ses jugements dans le maxi-procès engagé par 1400 salarés contre Renault Trucks (ex RVI-Berliet) pour la reconnaissance du préjudice d’anxiété. Le 12 mars, à l’appel de l’APER, les salariés ou ex-salariés de l’entreprise se mobiliseront pour montrer leur
détermination. Beaucoup souhaitent que cette longue procédure se termine. Une quarantaine de leurs collègues sont décédés depuis le dépôt des dossiers ; ils ne verront pas l’issue de ce procès « hors normes ».
« Renault-Trucks Vénissieux (ex RVI-Berliet) a été, pendant des années, la plus grande entreprise de la région, dit Jean-Paul Carret, le président de l’APER.
En 2016 l’établissement a été classé « site amianté » après treize années de bataille judiciaire. Ses dirigeants d’hier et d’aujourd’hui, ne sauraient être exonérés de leur responsabilité sur la santé et l’avenir de milliers de salariés.
Aujourd’hui ses salariés et anciens salariés doivent vivre avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. Leur anxiété renaît, chaque fois qu’ils apprennent qu’un collègue est malade ou décédé de l’amiante qu’il a inhalé chez RVI. Nous voulons faire reconnaître le préjudice d’anxiété. 1400 dossiers ont été déposés.
La première audience s’est tenue dans une salle de 1000 place à Rillieux-la-Pape, dans la banlieue de Lyon. La salle était pleine.
Vu la situation sanitaire, les dernières audiences se sont tenues en petit comité en octobre dernier. Le tribunal rendra sa décision les 8 et 24 avril. Personne ne comprendrait qu’il ignore les jurisprudences récentes de la Cour de cassation et la décision de la cour d’appel de Douai pour 726 mineurs de Lorraine.
Depuis le début de la procédure, de nouveaux collègues sont tombés malades ou sont morts de l’amiante.
L’APER prévoit un rassemblement le 12 mars. Nous souhaitons élargir la mobilisation à d’autres associations et organisations syndicales.»
Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°65 (avril 2021)