SAINT-NAZAIRE : 200 personnes à l’Assemblée Générale
Près de 200 personnes étaient venues témoigner de leurs difficultés à faire reconnaître une maladie professionnelle et s’informer sur les nouveaux droits annoncés par Martine Aubry.
L’AG a été introduite par Alain Sauvaget (président) et Roland Hottelard (vice-président) présentant le bilan de l’activité de l’ADDEVA qui compte près de 100 adhérents et a soutenu de nombreuses victimes dans leurs démarches.
Le bilan des actions judiciaires a été présenté par Michel Ledoux : sur la région, des actions en faute inexcusables, une plainte en pénal pour trois victimes de l’amiante atteintes d’asbestose, et des demandes auprès de la CIVI... Tel est le bilan de deux ans de coopération entre l’ADDEVA, la FNATH et l’avocat.
Puis Annie Thébaud Mony pour l’ANDEVA a donné des informations sur le suivi post-professionnel, la réouverture des dossiers, et la cessation anticipée d’activité.
Les personnes présentes se sont plaint des délais de réponse de la CPAM et des rejets non motivés. Le comportement des experts des collèges des trois médecins a été fortement dénoncé : ils ne reconnaissent pas les préjudices (rejet médical de cancers ou d’asbestoses) ; ils minimisent les atteintes subies pour fixer les taux d’IPP. Les contestations aboutissent rarement. Sans parler de leur attitude méprisante et dénuée de respect, lors du passage de victimes devant le collège des trois médecins.
A quand la suppression du collège des trois médecins promise par Martine Aubry et l’alignement des pneumoconioses sur les autres maladies professionnelles ?
NOYON : Des victimes contre Abex
Les dossiers de nombreuses victimes sont regroupés pour une procédure collective en faute inexcusable contre l’entreprise Abex.
Une réunion d’information s’est tenue en septembre 98, en présence de responsables de l’ANDEVA et de Maître Ledoux qui représentera les victimes devant le TASS de Beauvais.
ARDEVA Dunkerque : Une année chargée
L’Association compte 179 membres. Au cours de l’année 98, 141 personnes ont été reçues à la permanence à Dunkerque. 5 dossiers difficiles ont abouti : la relation entre décès et exposition à l’amiante a été établie.
Pour les ouvriers de la construction navale, le suivi médical post-professionnel débute au Centre hospitalier de Dunkerque. 800 courriers ont été envoyés aux personnes concernées afin de les informer (ce n’est qu’un début).
Deux affaires importantes ont été plaidées à Lille et Boulogne. Plus de 50 procédures en faute inexcusable ont été déposées à la CPAM.
Suite à la plainte au pénal, le juge d’instruction a ouvert une information judiciaire. Environ 80 personnes (camarades de travail et cadres de la Normed) ont été entendus.
Une permanence se tiendra à l’avenir à la mairie de Graveline.
BROU : l’Association va se créer
Une réunion s’est tenue le 10 avril 99 à l’initiative de la FNATH et de l’ANDEVA représentées localement par Serge Mauguin et Michel Damas.
A Brou se trouve l’entreprise Latty International, qui figure sur la liste des entreprises concernées par la cessation anticipée d’activité.
Beaucoup de questions à ce sujet, mais aussi sur le suivi médical, la reconnaissance des maladies professionnelles, l’évaluation de l’amiante en place, la prévention dans les métiers du bâtiment.
Les 70 participants se sont prononcés pour la création de l’association locale qui devrait se constituer bientôt lors d’une prochaine assemblée générale et apporter une aide précieuse aux victimes.
ADEVA RATP : La Direction rattrapée par ses mensonges
L’ADEVA RATP a diffusé massivement un tract aux usagers les informant que la direction avait dissimulé les résultats de plusieurs analyses d’air dont les résultats dépassaient les valeurs réglementaires.
Comment peut-elle clamer que l’amiante ne présente " aucun danger pour le personnel de l’Entreprise et les voyageurs", alors que plusieurs dizaines de maladies professionnelles ont été reconnues, dont plusieurs décès ?
ADEVA 76 : 2 ans d’existence, 130 dossiers de victimes
Voilà 2 ans que l’ADEVA a été créée en Seine Maritime. Plus de 130 dossiers ont été constitués. Nombre de maladies sont dues à une exposition indirecte à l’amiante dans des métiers très divers.
Pour les victimes le parcours du combattant commence. A chaque instant il faut se battre :
contre les patrons qui nient l’exposition du salarié à l’amiante ;
contre des médecins du travail qui n’inscrivent pas l’exposition dans le dossier médical et veulent faire croire que c’est le tabac qui est en cause ;
contre la CRAM qui octroie parfois un taux d’IPP égal à zéro !
contre la CRAM et les patrons qui ne sont pas capables de retrouver les salariés pour le calcul des indemnités (à quoi servent les déclarations de salaire aux CRAM pour la retraite ?)
contre les patrons qui intimident les salariés pour qu’ils ne déclarent pas leur maladie, ou profitent de cette maladie pour les licencier pour cause d’inaptitude, ou encore lui font faire les travaux les plus pénibles...
Les victimes se posent la question : où en sommes-nous des promesses faites en octobre 1998 par le gouvernement ? Elles tardent à se faire jour, où ne sont pas à la hauteur des attentes.
Deux préoccupations importantes apparaissent : la prévention pour les salariés encore exposés à des matériaux contenant de l’amiante, et le suivi médical post-exposition et post-professionnel.
Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°5 (1999)