"Le suivi médical des personnes exposées et des victimes est un droit, il doit devenir une réalité...
L’ANDEVA a participé à cette conférence pour défendre les droits des victimes : droit à une information de qualité, aux examens médicaux les plus précis et les moins invasifs possibles, à une meilleure prise en compte de leur parole et de leurs douleurs.
Des membres de l’ANDEVA de Paris, Cherbourg, Condé sur Noireau, Le Hâvre sont intervenus dans les débats. Josette Roudaire, ancienne salariée d’Amisol à Clermont Ferrand présidente du CAPER Auvergne et Jacques Brugère, cancérologue membre du bureau de l’ANDEVA, faisaient partie du jury, ainsi que Marie Pascual, médecin du travail qui représentait la FNATH.
Le suivi médical, prévu depuis plusieurs années par la loi, reste encore embryonnaire. Manque d’information, mauvaise volonté des employeurs qui refusent de délivrer des attestations, carences de la médecine du travail... expliquent cette situation.
Les recommandations du jury précisent que le but du suivi est non seulement médical (dépistage, traitement) mais aussi social (réparation des maladies professionnelles, reconnaissance sociale, retraite anticipée).
Elles font un bilan des outils existants : importance de l’interrogatoire professionnel et de l’examen clinique, rejet des examens invasifs et douloureux comme moyens de dépistage, confirmation de la sensibilité supérieure du scanner sur la radio (des techniques permettent à la fois des examens performants et une irradiation fortement réduite)
Elles encouragent la mise en place de structures régionales de coordination et du suivi post-professionnel avec convergence des différents médecins et reconnaissent le rôle des associations.
Au-delà de certains points discutables (niveaux d’exposition) ou erronés (recherches sur les prédispositions génétiques), ces recommandations - si elles sont appliquées - devraient permettre à plusieurs millions de personnes de passer des examens médicaux.
Ce sera l’enjeu de batailles à venir : sur le recensement et l’information des retraités, la place des associations dans les structures régionales de suivi, le contenu précis du suivi médical, etc..
Suivi post-professionnel :
Toute personne ayant été exposée à l’amiante doit recevoir une attestation d’exposition signée de l’employeur et du médecin du travail, qui ouvre doit à une surveillance médicale gratuite (demande à faire auprès de la caisse primaire).
Pour les salariés en activité :
C’est le médecin du travail qui décide du suivi.
Dans tous les cas : un bilan médical de référence
Pour les salariés très exposés : scanner après 10 ans d’exposition, puis tous les 6 ans, avec 2 radios dans l’intervalle.
Pour les expositions moyennes : radio après 20 ans d’exposition, scanner après 30 ans, puis tous les 10 ans (avec radios dans l’intervalle)
Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°5 (juin 1999)