L’Association compte aujourd’hui 247 adhérents. Dans la salle des salariés et anciens salariés des usines Pont à Mousson (amiante ciment) , Dalami, quelques médecins, la presse locale.

A la tribune : A.lbert Peyrard, le maire d’Andancette, Raoul Harf, Marc Soulas, Daniel Fleury, Marie Pascual.

A la demande d’Albert Peyrard, l’assemblée s’ouvre par une minute de silence à la mémoire de deux adhérents décédés cette année.

Quel suivi médical ?

Marie Pascual donne des informations sur le suivi médical. Assez peu de personnes de l’usine Pont à Mousson ont fait la démarche auprès de la caisse. Il n’y a pas d’organisation collective de ce suivi. Par contre la prise en charge administrative du premier bilan et des suivants (en cas de maladie professionnelle) fonctionne correctement.

A l’usine de revêtements de sol (ex-Dalami), le suivi post-professionnel n’est pas en place. Le suivi post-exposition dans l’usine (40 personnes environ) consiste en une radio tous les deux ans). En cas d’anomalie, le scanner est fait à l’extérieur au titre de l’assurance-maladie. Beaucoup reste donc à faire...

L’usine n’avait pas été décontaminée...

Des prélèvements d’atmosphère dans les locaux (qui n’avaient pas été décontaminés lors de l’arrêt de l’utilisation de l’amiante) montrent un taux de fibres très supérieur aux limites du décret de 1996. Personne ne bouge : " sinon on va fermer l’usine "...

On propose d’alerter par écrit la CRAM, l’inspecteur du travail et la Direction départementale... Alerter aussi la presse, réfléchir à une action en justice.

Comment informer les salariés ? Comment exercer le droit de retrait ? Le délégué CHSCT qui apporte cette information demande que l’inscription de l’usine dans la liste des entreprises ouvrant droit à la cessation anticipée d’activité tienne compte des années jusqu’à 1999.

Actions judiciaires

Marc Soulas indique que les actions judiciaires devraient avoir lieu au printemps, à Valence et à Privas. On a bon espoir de gagner et que les indemnisations soient majorées par les Cours d’appel (comme à Grenoble).

Marc Soulas insiste sur la possibilité de réouvrir des dossiers prescrits suite à la loi de financement de la sécurité sociale.

Une assurance patronale existait qui permettait de compléter l’indemnisation en cas de maladie professionnelle, mais peu de gens le savaient. D. Fleury donne les information nécessaires.

La cessation anticipée d’activité est une préoccupation importante et pose beaucoup de questions.

Une association très vivante

Un débat très dense, une assemblée attentive.

Aujourd’hui les gens parlent davantage, osent témoigner, poser des questions sur la réparation mais aussi sur la prévention.

Le climat est chaleureux autour d’Albert et de son équipe


UNE ENQUÊTE SUR LE SUIVI MEDICAL ET LES MALADIES PROFESSIONNELLES DANS L’USINE A PONT-A-MOUSSON

Au cours de cette assemblée, Raoul Harf, pneumologue, a présenté l’enquête réalisée par une interne en médecine du travail.

422 personnes ont été repérées à partir des registres de l’usine, parmi lesquelles 53 sont décédées.

Des questionnaires ont été proposés pour recenser les pathologies éventuelles et l’existence ou non d’un suivi.

Les causes de décès ont été recherchées

Sur 124 questionnaires remplis, auxquels s’ajoutent les 53 décès, on compte 61 maladies professionnelles :

- 45 plaques pleurales,
- 8 mésothéliomes,
- un cancer broncho-pulmonaire,
- une pleurésie,
- une asbestose,
- 5 autres non déterminées
Le remplissage des questionnaires rencontre parfois des réticences. L’enquête se poursuit.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°6 (février 2000)