Il y aura un avant et un après OSASCO "

La conférence a réuni des dizaines de délégations, dont le Brésil, l’Afrique du Sud, le gabon, le Pérou, l’Argentine, le Chili, le Mexique, les Etats Unis, le Canada, La Grande, Bretagne, l’Italie, le Portugal, l’Inde, la Malaisie, le Japon, la Chine, Hong Kong, l’Australie...

La France avait une délégation de 3 personnes pour représenter l’ANDEVA.


De tous les pays, de toutes les disciplines

Les personnes présentes étaient très diverses : militants politiques et associatifs, syndicalistes, médecins, ingénieurs, hygiénistes, pouvoirs publics de la ville d’Osasco, travailleurs sociaux, écologistes, épidémiologistes, mais aussi et surtout des personnes victimes de l’amiante dans leur chairet d’anciens salariés exposés.

Le pari de ce congrès d’être un événement multidisciplinaire et multigéographique est donc réussi.


Le choix d’Osasco

Le site d’Osasco au Brésil a été choisi parce que cette ville, situé à 20 km de Sao Paulo a été pendant des générations le centre de l’industrie d’amiante ciment.

Au-delà d’Osasco, la situation de l’amiante au Brésil est révélatrice d’un déplacement des risques (ici l’amiante), et des industries les plus polluantes vers les pays dits en voie de développement.

Nous avons appris pendant notre présence là bas qu’un rapport devait sortir pour dire que le chrysotile brésilien n’était pas dangereux ! Les deuxprincipales multinationales d’amiante ciment au Brésil sont Eternit (groupe suisse) et Brasilit (filiale de St Gobain).


Les organisateurs

La conférence était organisée par l’ABREA (Association Brésilienne des Anciens Exposés à l’Amiante), le réseau international Ban Asbestos et le secrétariat international de l’amiante (IBAS).

Les financements de ce congrès sont venus pour une large part d’importants syndicats nord-américains (Etats Unis et Canada), européens et internationaux.

La municipalité d’Osasco et le gouvernement brésilien ont également apporté un soutien logistique et financier important.

Quant aux industriels ils organisent une contre offensive à cette conférence mondiale d’Osasco au mois de novembre en Inde.


Des moments forts

Le programme était chargé.Nous avons retenu plusieurs moments forts pendant ce congrès :

- les interventions de certains experts internationaux qui ont montré - au-delà de l’intérêt strictement scientifique - la qualité de leur engagement auprès des victimes et des personnes exposées,
- l’exposé de Mavis ROBINSON de Grande Bretagne qui nous a parlé de la mise en place d’un programme d’accompagnement des personnes atteintes de mésothéliomes en collaboration avec les hôpitaux anglais,
- l’intervention de Richard MEERAN, avocat anglais engagé, qui a défendu et gagné le procès des mineurs d’Afrique du Sud contre la CAPES’S Compagnie. La mobilisation et l’écoute de l’association brésilienne pendant ces quatre jours fut impressionnante.


L’amiante interdit à Osasco

A la fin du Congrès, un représentant du maire de la ville d’Osasco nous a lu son message de clôture indiquant qu’il avait décidé d’interdire l’amiante sur la communauté d’Osasco.

L’émotion était alors grande parmi nous tous, et nous espérons que cela aura du poids pour que l’amiante soit enfin interdit au Brésil, ce qui permettrait ensuite d’aborder cela au niveau des pays d’Amérique latine...


Article paru dans le bulletin de l’Andeva N°7 (octobre 2000)