Il y a 5 ans, " une opération globale, rapide et massive d’enlèvement de l’amiante sur l’ensemble du campus " était préconisée par un rapport faisant suite à de nombreux autres qui, dès 1975, avaient alerté les pouvoirs publics sur les le risque amiante à Jussieu.

Il y a 4 ans, François Bayrou annonçait un plan de désamiantage - avec en décembre 96 signature d’un contrat avec les chefs des établissements du campus - qui prévoyait des travaux s’étalant sur 3 ans. Un établissement public avait été créé en avril 1997 pour conduire les travaux.

Plus de 3 ans après sa création, le bilan est affligeant : Une " barre ", soit 2,5% seulement de la surface à traiter a été désamiantée et devrait être livrée cet automne, une fois la rénovation terminée. Trois autres barres viennent d’être mises en chantier et ne seront pas livrées avant fin 2001.

Au total les travaux ne sont engagés que sur 10% du campus. Sur les 90% restants, on doit toujours " vivre " avec l’amiante.

Le désamiantage ne pose pas de difficultés techniques insolubles : à Jussieu, trois demi-étages d’un laboratoire de physique ont été désamiantés en 1996-1997.

Mais pour que le chantier avance à un rythme soutenu, il faudrait volonté politique de considérer ce problème comme prioritaire.

Or la volonté manque pour mettre à disposition les locaux provisoires nécessaires au relogement des activités pendant les travaux.

Pendant ce temps, le nombre de maladies professionnelles liées à l’amiante à Jussieu ne cesse de croître : il est passé de 9 à l’automne 1994 à 62 à l’été 2 000.


Article paru dans le bulletin de l’Andeva  N°7 (octobre 2000)