L’Assemblée générale de l’ANDEVA a eu lieu à Jussieu le 27 mai mai 2000 : bilan des actions passées, discussion sur les revendications, force des témoignages...

L’assemblée générale de l’ANDEVA a réuni 120 personnes venant de toutes nos associations régionales. Les associations de Brest, Cherbourg, le Havre, Andancette, Bourgogne, Picardie, Loire Atlantique, Condé sur Noireau, Nord, Midi Pyrénnées, mais aussi de la RATP étaient représentées. L’ADEVA Cherbourg avait loué un bus pour l’occasion.

L’objectif de cette AG était de faire le bilan de l’année écoulée et de tracer des perspectives.

Il était aussi de modifier les statuts de notre Association afin de permettre un élargissement du Conseil d’administration afin d’avoir une meilleure représentation des associations locales et régionales.


Rapport d’activité et discussion

François DESRIAUX, Président, a présenté le rapport d’activité et lancé le débat.

Plusieurs interventions dénoncent la façon scandaleuse dont certaines caisses primaires traitent les dossiers de maladies professionnelles : des délais de traitement qui dépassent largement le délai maximum de 6 mois fixé par décret, des attributions de taux d’IPP et des rentes qui ne tiennent aucun compte du barême d’invalidité devenu officiel depuis avril 1999 : il y a encore des maladies professionnelles reconnues... avec 0% d’IPP !

Si les textes de loi ont été améliorés, sur le terrain les pratiques restrictives demeurent : le parcours du combattant est encore de rigueur.

La présence des avocats Sylvie TOPALOFF, Jean-Paul TEISSONNIERE, Michel LEDOUX et Franck DREMEAUX a permis d’évoquer les actions judiciaires.


Manifester contre le Fonds de Garantie

Les recours devant les Commissions d’Indemnisation des Victimes (CIVI) se sont multipliés.

L’attitude du Fonds de Garantie fut dénoncée : non seulement il fait appel systématiquement des décisions favorables aux victimes, mais il va jusqu’à demander le blocage de l’exécution provisoire prononcée par les juges (décision permettant que la victime soit indemnisée sans attendre le résultat de la Cour d’appel).

Cet acharnement contre les victimes de l’amiante ne pouvait rester sans réponse

Sur proposition de François DESRIAUX les participants décidèrent une intervention coup de poing contre ce Fonds de Garantie, dont le siège se trouve non loin du siège de l’Association. Elle devait avoir lieu le 22 juin.

Au delà de cette action ponctuelle, il fut également décidé que l’ANDEVA envisage des actions plus offensives contre certains organismes qui ont des attitudes scandaleuses vis à vis des victimes.


Des malades exclus de la cessation anticipée d’activité

Divers problèmes concernant la cessation anticipée d’activité furent soulevés.

Plusieurs interventions soulignèrent la véritable discrimination subie par les personnes atteintes d’une pathologie pleurale classée dans le tableau 30 B qui ne peuvent bénéficier du dispositif de cessation anticipée d’activité.

S’exprima aussi une forte demande pour un élargissement de cette mesure à d’autres secteurs d’activité. La parole des victimes et de leurs proches

La discussion fut l’occasion de témoignages émouvants : celui de M. Thierry Morisseau atteint d’un mésothéliome à l’âge de 33 ans, qui nous a bouleversés ; celui de Mme Monique DISCOUR, qui se bat depuis 6 ans avec ses 2 filles pour faire reconnaître la maladie professionnelle de son mari décédé  ; ou celui concernant la famille de M. POULAIN qui souligna l’importance de trouver une écoute...

Ces témoignages, et bien d’autres nous ont montré que si l’ANDEVA devait se battre pour les droits légitimes des victimes et de leur famille, elle devait aussi construire des liens de solidarité.

La réunion qui s’est achevée à 17h00 a été l’occasion de véritables échanges entre au sein de l’Association. L’objectif était de laisser la parole aux adhérents. Il a bien été atteint.


Article paru dans le bulletin de l’Andeva N°7 (octobre 2000)