Elles travaillaient huit heures par jour dans des ateliers pailletés de poussière d’amiante. Quatre d’entre elles, atteintes d’asbestose, ont porté plainte.

Pendant des années, elles ont pris de l’amiante en vrac à pleines main, sans gants, sans masque de protection, pour en bourrer des sacs de toile qui servaient ensuite à isoler les moteurs, les chaudières et les autres zones de propulsion des bateaux.

Jamais informées des dangers

Les matelassières d’Isotherma ­société civile implantée dans le Finistère, qui fabriquait des isolants pour la Marine nationale ­ ont travaillé huit heures par jour dans des ateliers non aérés, pailletés de poussière d’amiante qui n¹était jamais aspirée.

Jamais elles n’ont été informées des dangers qu’elles couraient.

Quatre d’entre elles, aujourd’hui retraitées et atteintes d’asbestose, ont porté plainte pour faute inexcusable contre leur ancien employeur.

Lever la prescription qui protège les patrons

Le 3 décembre dernier, elles ont été déboutées par le tribunal de Brest qui a invoqué la prescription .

Présent au tribunal, ainsi qu’une cinquantaine d’adhérents de l’Addeva Finistère, Etienne Le Guilcher, le président de l’association, commente le verdict : « Le tribunal de Brest a pris l’habitude de faire jouer la prescription pour la plupart des procès intentés par les victimes de l’amiante. Nous sommes déçus par cette décision et le moral des matelassières en a pris un coup. Nous attendons maintenant la levée de la prescription (prévue vers le 20 décembre) pour relancer leurs plaintes mais aussi celles des employés de l’arsenal de Brest » .


Article paru dans le bulletin de l’Andeva N°9 (janvier 2002)