- Le Comptoir des Minéraux et Matières Premières (CMMP) a fermé ses portes en 1990 après avoir broyé de la farine d’amiante pendant 50 ans à côté des pavillons, des écoles, des commerces...
- Beaucoup de salariés et de riverains ont été contaminés.
- L’ADDEVA 93 et le Collectif des Riverains, les parents d’élèves ne veulent pas d’une démolition sauvage qui risquerait de polluer tout le quartier. Ils exigent une déconstruction minutieuse et veulent contrôler le déroulement des travaux.

Vigilance active

Le 26 juin une soixantaine de personnes participent à une réunion organisée par l’ADDEVA 93 et le collectif des riverains sur l’avenir du site. Enseignants et parents d’élèves sont très présents.

Suite au dépôt d’un permis de démolir, la population a été mise en alerte : personne ne veut d’une démolition traditionnelle qui polluerait tout le voisinage.

L’inquiétude a été renforcée par la démolition sans aucun permis de la station d’essence, mitoyenne de l’école.

Le maire et plusieurs conseillers municipaux de diverses tendances sont dans la salle.

Gérard Voide relate le long combat engagé depuis des années et pose des questions précises sur cette démolition. Le débat s’ouvre. Les interventions de la salle se succèdent pour demander des explications et des garanties.

Première exigence : il n’est pas question de procéder à une démolition classique. Pour prévenir tout risque de pollution il faut une déconstruction minutieuse effectuée par une entreprise agréée.

Les riverains demandent aussi que le plan de prévention décrive avec précision les modes opératoires : retrait des toitures en fibrociment, démantèlement des murs de briques creuses et des charpentes métalliques qui se sont chargés de poussières, recherche de fosses dans le sol, retrait des terres souillées d’amiante et de zyrcon radioactif. Ils demandent que ce plan de retrait soit communiqué à l’avance à l’ADDEVA 93 et aux riverains.

Pour ne pas mettre le voisinage en danger, ils demandent qu’un périmètre de sécurité soit établi autour du site et que les travaux se déroulent en dehors des périodes scolaires.

Ce chantier doit être suivi par des spécialistes de la prévention de la CRAM et à l’OPPBTP. L’inspecteur du travail doit appliquer sans défaillance le droit que lui donne la loi d’arrêter le chantier en cas de danger important.

Ils demandent la nomination d’un expert indépendant aux frais du CMMP pour valider le plan de prévention et suivre le chantier. Ils proposent enfin que soit mise en place une commission locale d’information et de surveillance à laquelle participent des représentants des autorités, des professionnels de la prévention ainsi que de l’ADDEVA 93 et des riverains.

En réponse à ces demandes, le maire prend trois engagements :

- Il ne signera pas de permis de démolir tant que le plan de prévention n’aura pas été communiqué et approuvé.
- Il transmettra ce plan à l’association et se dit favorable à la mise en place d’une commission locale d’information et de surveillance où toutes les parties soient représentées.
- Il se dit prêt à exercer ses prérogatives en arrêtant le chantier en cas de danger.


Deux motions sont adoptées par l’assemblée. Elles seront portées au conseil municipal qui se tient juste après. Le conseil adoptera des voeux reprenant une partie de ces demandes.

La vigilance est plus que jamais à l’ordre du jour. En fin de réunion de nombreuses personnes laissent leur nom. Plusieurs adhèrent à l’association.

Un mois plus tard le préfet écrit à l’ADDEVA 93 en lui donnant copie d’une lettre qu’il adressée le jour même au promoteur : évoquant « la vive inquiétude que suscite ce dossier auprès des riverains » il l’informe qu’il refuse le permis de démolir tant qu’il n’aura pas de plan de retrait et de planning des travaux. C’est un premier acquis.

Mais le préfet refuse la proposition de créer une commission locale d’information et de surveillance. La bataille continue.


Articles parus dans le bulletin de l’ANDEVA N°11 (septembre 2003)