Début 2003, le suivi médical post-professionnel par scanner se met en place dans quatre « régions pilotes ». Il faudra l’étendre à tout le pays.

Après plusieurs années d’inertie, les choses bougent enfin.
Deux réunions ont été organisées par la Direction des Relations du Travail les 4 juillet et 16 septembre . L’ANDEVA y participait. Elle a demandé des garanties et fait des propositions.

Pourquoi un suivi après la retraite ?

Le premier objectif du suivi amiante est d’accompagner les personnes exposées, de repérer leurs maladies éventuelles, d’obtenir reconnaissance et réparation financière de leurs préjudices.
Cet objectif est à la fois médical et social.

Etre bien informé, être accompagné

Le consultant doit recevoir une information précise et complète sur les avantages et les inconvénients du suivi, pour décider en connaissance de cause. En cas de découverte d’une maladie, il doit pouvoir bénéficier d’un soutien psychologique s’il le souhaite... Le suivi doit l’aider à faire reconnaître une maladie professionnelle.

Prendre en compte toutes les expériences

Quatre régions ont été choisies pour expérimenter le suivi par scanners appuyé sur des structures régionales : la haute et basse Normandie, l’Aquitaine, la région Rhône Alpes.
Il faut tirer un bilan de toute l’expérience accumulée depuis plusieurs années dans d’autres régions, particulièrement à Clermont-Ferrand et dans le Nord.
Nous avons demandé que les personnes déjà reconnues en maladie professionnelle ne soient pas exclues.

Quel scanner choisir ?

Un débat a eu lieu avec les responsables de régions pilotes sur la technique scanner à privilégier et l’attitude à avoir en présence de nodules pulmonaires.
Il existe différentes techniques de scanner (scanner à hélice monocoupes ou multicoupes comme en Normandie, coupes millimétriques en haute résolution comme à Clermont-Ferrand).

L’ANDEVA a proposé que dans un délai d’un an toutes les techniques de scanners en présence soient évaluées, du point de vue de leur sensibilité pour détecter les pathologies dues à l’amiante, et du point de vue des niveaux d’irradiation délivrés.

Concernant l’irradiation, il est prévu que l’OPRI (Office de Protection contre les Rayonnements Ionisants) effectue des mesures sur l’ensemble des appareils utilisés.
L’ANDEVA demande que les résultats de ces mesures soient rendus très rapidement et qu’une valeur limite soit recommandée.

Concernant l’attitude à avoir en présence de nodules pulmonaires, étant donné qu’il s’agit d’un suivi médical en routine, et non d’une étude expérimentale, un accord s’est finalement dégagé pour que seuls fassent l’objet d’examens complémentaires les nodules qui - par leur taille et leur aspect - sont généralement considérés comme suspects d’être à l’origine d’un cancer.

Tirer un bilan détaillé

Nous avons proposé qu’un bilan complet de ces expériences régionales soit tiré par les responsables des régions pilotes, des pneumologues, des oncologues et des représentants des associations.

Au-delà des aspects techniques, ce bilan doit permettre d’évaluer le bénéfice médical et social pour les personnes concernées, mais aussi l’efficacité du dispositif régional et les difficultés rencontrées.

 


PLUS SENSIBLE QU’UNE RADIO

En astronomie, mieux vaut regarder les étoiles avec un télescope qu’avec des jumelles. En radiologie, on voit mieux les maladies de l’amiante avec un examen tomodensitométrique (un scanner) qu’avec une radiographie.

Une étude menée à Clermont-Ferrand à montré que le nombre de fibroses repérées chez les mêmes personnes était cinq fois plus important par scanner que par radio.

 


LE SUIVI MEDICAL EST UN DROIT

Pour les retraités : L’arrêté du 28 février 1995 précise que les salariés exposés à divers cancérogènes, dont l’amiante ont droit à un suivi médical post-professionnel (SPP). Une attestation d’exposition établie par l’employeur et/ou le médecin du travail ouvre ce doit. 

En cas de refus, il est possible de bénéficier de ce suivi en s’adressant directement à la caisse primaire. Les examens sont gratuits. Les chômeurs exposés dans leur ancien métier ont, eux aussi, droit au SPP.

Pour les salariés : Le suivi est placé sous la responsabilité du médecin du travail, qui décide des examens complémentaires (financés par l’employeur). Dans certaines grandes entreprises, suite aux demandes des CHSCT, et dans certains cas des médecins du travail, des salariés exposés passent des scanners.

Ceux qui sont reconnus en maladie professionnelle ont le droit à la cessation anticipée d’activité à partir de 50 ans.

 


LES REGIONS

Coordination : Françoise Conso,
Hôpital Cochin - 27, rue du faubourg St Jacques 75014
Paris

Normandie : Marc
Letourneux,

CHU de Caen, avenue de la Côte de Nacre 14033 Caen
Cedex

Aquitaine : Patrick
Brochard,
CHU de Bordeaux, place Amélie Rabat
Léon , 33076 Bordeaux Cedex

Rhône Alpes (+ Saône et
Loire) : 
Evelyne Schorle Médecin conseil - Direction
Régionale de l’Assurance Maladie

CRAM, 26, rue
d’Aubigny 69436 Lyon Cedex


Article paru dans le bulletin de l’ANDEVA N°10( octobre 2002)