Le 18 mars 2002, à l’appel de l’Ardeva Dunkerque, entre 100 et 150 personnes envahissent les locaux de la Caisse Primaire de
Dunkerque.

Pierre Pluta, le président de l’association, demande que le Directeur de la Caisse descende de son bureau.
Prenant publiquement la parole il explique ce qui ne peut plus durer :

« Nous ne pouvons accepter, qu’en plus de notre maladie, de l’angoisse qui nous ronge et de l’humiliation d’avoir été empoisonné dans les conditions que l’ont sait, d’avoir à subir également les lenteurs et les retards répétitifs pour la reconnaissance de la maladie professionnelle.
C’est pourquoi nous sommes venus manifester, pacifiquement mais fermement, notre mécontentement
 »

Des moyens suffisants

«  Nous savons combien sont grandes les difficultés du personnel de la CPAM pour répondre en heure et en temps aux dossiers de plus en plus
nombreux.
Il faut donc que la CPAM adapte immédiatement ses moyens, notamment en effectif, pour pallier à cette évolution, à cette surcharge
qui n’est pas temporaire, car le scandale de l’amiante ne fait que commencer, le nombre de victimes sera multiplié par cinq dans les trois prochaines décennies
 ».

La règle, c’est trois mois

Il rappelle que le décret du 27 avril 1999 les caisses doivent - sauf exception due à des difficultés particulières - traiter les dossiers de
maladies professionnelles en trois mois.
Trois ans après la parution de ce
décret, « ce qui devrait n’être qu’une exception, est devenu la règle c’est à dire 6 mois d’instruction au lieu de 3 mois. »

Mésothéliomes : simplifier les enquêtes

« Nous constatons également le non respect de la directive du Directeur de la CNAM envoyée par courrier en date du 17 août 1999 aux
directeurs des CPAM et des CRAM, par laquelle il donne la consigne de ne procéder dans les cas de mésothéliomes qu’a des enquêtes simplifiées et adaptées à chaque dossier
 ».

Humaniser les rapports entre CPAM et malades

« Nous demandons également une humanisation des correspondances entre la CPAM et les victimes » :

- Donner des explications claires lors des notifications de rejet ( ou plutôt des abus de notification de rejet)
Exemple : désaccord du médecin conseil avec le diagnostic (asbestose au lieu de plaques pleurales) ou rejet du cancer broncho-pulmonaire au tableau 30 bis lorsqu’il est associé à des plaques pleurales ( tableau 30 ). Il serait préférable d’indiquer la nature de l’affection constatée
par le médecin conseil.
- Lors de la nécessité d’une expertise médicale suite au décès de la victime, il faut en préciser la modalité, afin de ne pas laisser planer le doute d’une éventuelle autopsie, ce qui est le meilleur moyen de décourager le conjoint survivant.
- Nous avons également constaté de grosses difficultés dans le suivi
médical post professionnel.
Nous demandons une participation active de la CPAM pour l’information des personnes concernées par l’extension du suivi post professionnel amiante dans le cadre du Programme Régional de suivi médical du
risque amiante, aux 3 sites suivants : Sollac, Usine des Dunes, Arno.


La réponse de la Caisse de Dunkerque

Suite à cette action les responsables ont annoncé des mesures  :

- Renforcement immédiat des effectifs ;
- Négociation avec la CNAM pour pérenniser des effectifs supplémentaires 
- Humanisation des courriers aux victimes ;
- Modalités de l’expertise médicale : "je tiens à rassurer les familles des victimes ici présentes, nous ne demanderons jamais d’autopsie"
- Application de la circulaire de la CNAM sur l’enquête simplifiée pour les
mésothéliomes.


Articles parus dans le bulletin de l’ANDEVA N°10 (octobre 2002)