Aimé GOSALBES entre comme OS en 1975 à la RATP. Il est affecté à l’entretien du matériel roulant : il nettoie les voitures, rectifie ou remplace des garnitures de freins...

-  1980  : des examens médicaux révèlent des anomalies, mais le médecin du travail le déclare « apte » à cet emploi.
-  1995  : trois médecins examinent ses radios : anomalie pulmonaire à droite pour le premier, à gauche pour le second, R.A.S. pour le troisième. Aimé est maintenu à son poste. Suivent plusieurs arrêts de travail.
-  1996  : un scanner révèle un cancer du poumon avec des métastases. Il suit une chimiothérapie et une radiothérapie. Malgré la gravité de la maladie et la lourdeur des traitements, la RATP poursuit ses contrôles àdomicile.
-  14 mai 1997  : la RATP reconnaît sa maladie professionnelle
-  22 mai 1997  : Aimé décède à 48 ans. Sa veuve et leurs quatre enfants saisissent le Tribunal des Affaires de la Sécurité Sociale de Meaux pour obtenir la reconnaissance de la faute inexcusable de l’employeur et la réparation des préjudices subis par sa famille.Le TASS de Meaux les déboute, sans tenir compte des témoignages de ses collègues.

Pierre KERVEILLANT entre à la RATP en 1982, comme mécanicien d’entretien.

-  1992  : diagnostic d’asbestose à 36 ans.
- 1995 : reconnaissance en maladie professionnelle, avec un taux d’Incapacité Permanente Partielle (IPP) de 15%.
- 1997 : Son état de santé s’aggrave. Son taux d’IPP est porté à 30%.
- 1999 : le TASS de Créteil reconnaît la faute inexcusable de l’employeur.Les responsables de son atelier se vengent : ils lui refusent une place de parking, malgré les interventions de la médecine du travail et des délégués. Il faudra que le CHSCT saisisse l’Inspection du Travail pour qu’il obtienne cette place. Ils le sanctionnent parce qu’il ne travaille pas assez vite. Il n’a plus d’avancement (trop d’arrêts de travail...). La mobilisation du personnel lui permet enfin d’obtenir le reclassement professionnel qui lui est dû.


Article paru dans le bulletin de l’ANDEVA N°10 (octobre 2002)