Les anciens d’Eternit Paray-Le-Monial ont reçu, le 23 octobre 2003, ceux des autres usines de France et leurs homologues d’Eternit Casale Monferrato (Italie) pour jeter les bases d’une coordination internationale.

« Notre rencontre est chargée de symboles et d’émotion. Les victimes françaises de l’amiante rencontrent les victimes italiennes pour écrire une page de l’histoire de cette tragédie ». C’est par ces mots que Guy Tales, président du Caper de Bourgogne a ouvert cette rencontre, à laquelle participaient les Caper de Paray-Le-Monial, de la Loire, de Caronte, de Thiant et Nord-Isère, l’Ardeva Midi-Pyrénées ainsi que les syndicats Cgt et les Mutuelles de France.

Ne pas laisser les industriels dicter leur loi

La bataille pour la reconnaissance des droits des victimes doit être coordonnée au niveau européen.

« Nous devons être une force de proposition auprès de la Commission pour obtenir une législation européenne favorable aux victimes de l’amiante. Nous ne devons pas laisser les industriels dicter leur loi. » , a réaffirmé Guy Tales.

« Ce sont les multinationales qui ont fait rentrer le poison de l’amiante chez nous. Ils continent d’empoisonner les pays du tiers-monde. C’est pour cela qu’il faut une loi européenne qui permette de poursuivre toutes ces entreprises et de leur faire payer le prix de leurs actions » , ajoute Jean-Marie Birbes de l’Ardeva Albi.

Intervenir auprès des députés européens

La délégation de Casale Monferrato (région du Piemont) est composée de l’association des victimes de l’amiante, présidée par Bruno Pesce, du syndicat Cgil, représenté par Gianni Marchiolo, et de la chambre du travail locale, dirigée par Nicolas Pondrano.

Elle appuie cette démarche : « Nous allons nous aussi faire un travail de sensibilisation auprès de députés européens pour qu’ils puissent porter notre revendication auprès de la commission européenne. Nous avons les mêmes objectifs. Il faut peser de toutes nos forces face au lobby des industriels pour faire valoir les droits des victimes ou des familles des victimes », explique Nicolas Pondrano. Une déclaration commune sera rendue publique.

Les dégâts de Berlusconi

Les victimes de l’amiante en Italie se retrouvent encore plus démunies depuis la modification des lois sociales par le gouvernement Berlusconi. Le nombre d’indemnisations est très faible. De 1906 à sa liquidation en 1976, l’usine Eternit de Casale Monferrato (qui utilisait l’amiante bleu) a employé plus de 30.000 personnes. A peine 300 ont étéindemnisées...

La délégation italienne était intéressée par l’Andeva. Français et Italiens s’engagent à multiplier les contacts. Un comité conjoint chargé des questions juridiques a été créé. Cette initiative devrait ouvrir la voie à d’autres. « Il faut un procès pédagogique sur l’amiante, a suggéré Bruno Pesce, pour convaincre les instances européennes d’étendre leurs décisions à d’autres substances toxiques ».


 

FÉVRIER 2004 : CONGRÈS INTERNATIONAL A TURIN

L’association des victimes de l’amiante, la Cgil et la chambre du travail de Casale Monferrato organisent un congrès international enfévrier 2004 à Turin autour de la question de l’amiante.

Des associations de victimes et de familles de victimes de plusieurs pays seront présentes.

Outre les associations françaises et italiennes, seront présentes des associations portugaises, espagnoles, autrichiennes, allemandes, belges et brésiliennes.


Article paru dans le bulletin de l’ANDEVA N°12 (janvier 2004)