"J’ai personnellement envie de vous dire que vous n’avez pas su ou pas voulu nous protéger lorsqu’il en était encore temps. Vous devriez donc avoir le courage d’aider ceux que vous avez contribué à rendre malades " , lance Pierre Pluta au représentant du Medef. " Au contraire, aujourd’hui, vous tirez vers le bas les indemnisations des victimes de l’amiante et vous laissez entendre que les malades sont des simulateurs ! " .

" Je rappelle qu’il y a 3000 morts par an, ajoute François Desriaux, président de l’Andeva. Lorsque cette catastrophe sera terminée, nous approcherons les 100.000 morts. On sait que l’amiante est mortel depuis le début du XXème siècle et cancérigène depuis le milieu de ce siècle " .

" Le Medef ne prend pas à la légère cette dramatique situation de l’amiante ", répond son représentant.


" Il y a quarante, cinquante ans,
 se défend-t-il, face aux veuves des victimes, personne ne pouvait dire que l’amiante allait représenter un problème. De la même manière qu’aujourd’hui personne ne peut dire si les portables seront oui ou non responsables de maladies cérébrales dans le futur".


" On savait depuis longtemps que l’amiante était dangereux ,
 rétorque François Desriaux. Aujourd’hui, il y a 1000 mésothéliomes par an. On savait, on n’a rien fait ! Vous dites qu’on n’avait pas de certitude ? Si ! On avait la certitude qu’il y aurait des morts ! "

" Il y a 58 ans, en 1945, conclut Pierre Pluta, l’amiante figurait déjà au tableau des maladies professionnelles ". Il remet la motion de l’Ardeva au représentant du Medef qui se contente d’un : " nous en prendrons bonne note ".


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°12 (janvier 2004)