Près de 600 personnes ont participé à la manifestation organisée par l’Ardeva

600 personnes ont battu le pavé de Dunkerque entre l’université et le palais de Justice en passant par le siège du Medef et la sous-préfecture. Les manifestants se sont rassemblés pour réclamer que la justice se saisisse enfin du dossier de l’amiante qui traîne depuis sept ans.

"Au nom du profit, vous avez sacrifié des vies humaines"

29 octobre : les manifestants se rassemblent devant l’université face aux anciens bâtiments des chantiers navals de Dunkerque. " Là où j’ai été contaminé ", constate avec amertume Pierre Pluta.

En tête de cortège, des veuves et des filles de victimes de l’amiante entourent une gerbe sur laquelle est inscrit : " L’amiante tue, mutilant nos poumons, nos vies, nos familles. Les empoisonneurs doivent être jugés !". Les banderoles de l’Ardeva 59-62 ouvrent la marche. De nombreuses délégations sont présentes : Cherbourg, Addecavaps de Aniche, la CGT UFICT de l’usine des Dunes qui exige " la reconnaissance de cet établissement amianté " , le Caper de Thiant qui réclame " Justice pour les victimes de l’amiante ", des représentants de C.E. et CHSCT, l’Adelfa et diverses associations...

Le cortège s’ébranle à 14h00. Destination : le siège du Medef. La gerbe est déposée. La foule marque une minute de silence et se souvient des victimes de l’amiante qui " ont travaillé pour gagner leur vie, pas pour la perdre ! " . Une délégation est reçue. La discussion est vive. " Au nom du profit, vous avez sacrifié des vies humaines ! " s’exclame Pierre Pluta. La manifestation traverse la ville. Le ciel se couvre, le vent se lève. Elle arrive à la sous-préfecture. Des policiers gardent l’entrée du bâtiment. Le secrétaire général accepte de recevoir les représentants de l’Ardeva et de l’Andeva.

François Desriaux, le président de l’Andeva, réclame justice pour les victimes de l’amiante. La sénatrice Marie-Claude Beaudeau, MM. Lefebvre et Dormael, adjoints au maire de Dunkerque et Patrick Roix, député du Nord (Denain) sont venus apporter leur soutien.

Il fait très froid. La marche reprend vers le palais de Justice.

Sur les marches du palais, tout le monde est silencieux. Pierre Pluta annonce que le procureur de la République a décidé de rencontrer l’Ardeva. L’assistance applaudit. Règne une atmosphère solennelle et triste. Le ciel, à l’unisson, est déjà bien noir. Les manifestants se recueillent. Les noms des victimes de l’amiante sont égrenés. Les participants comme les passants se figent. A chaque nom, chacun reprend " mort empoisonné, les assassins doivent être jugés ! " Ce cri résonne durant de longues minutes sur la façade du palais de Justice de Dunkerque.

 

Pierre LUTON.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°12 (janvier 2004)