« J’ai subi de nombreuses expertises. Celle qui m’a le plus marqué s’est déroulée à l’Hôpital Morvan à Brest, suite à une décision de la cour d’appel de Rennes.

J’ai été reçu par deux médecins légistes dans les sous-sol de l’hôpital, dans un petit local digne d’un commissariat de police. Pendant deux heures, j’ai eu à supporter un questionnaire hors dimension sur ma maladie, alors qu’ils avaient devant eux tout mon dossier : plusieurs années de rapports médicaux, radios, scanners, une vingtaine environ...

Ulcéré par leur comportement agressif, j’ai mis fin à la séance en leur demandant de me faire une attestation, avec leurs deux signatures, car j’étais épuisé par l’épreuve. Je leur ai demandé d’attester que tous les documents que j’avais dans mon dossier n’avaient aucune valeur pour eux.

Ils m’ont demandé, ce que j’avais l’intention de faire. J’ai répondu que le lendemain matin je déposerais leur document chez le procureur de la république pour porter plainte pour faux en écriture contre les médecins qui avaient signé les rapports de mon dossier.

Je souris en me remémorant leur surprise. Mais je souris moins en pensant aux supplices qui attendent les victimes qui passent cette épreuve traumatisante, pour être ensuite spoliées sur la réparation qui leur est due. »

Un Livre blanc sur l’expertise est en
préparation. Envoyez vos témoignages à
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Article paru dans le bulletin de l’ANDEVA N°12 (janvier 2004)