La lutte des chercheurs a posé des choix de société fondamentaux : priorité à la
recherche publique, place des victimes de risques industriels dans les choix politiques en matière de recherche.
Les victimes de l’amiante ne pouvaient pas être absentes de ce débat. L’Andeva a écrit au collectif « Sauvons la Recherche », animateur de cette lutte, qui a su s’attirer la sympathie de la population.

« Nous, associations de défense des victimes de l’amiante, nous tenons à nous adresser à vous, chercheurs, qui défendez le principe d’une recherche publique, utile, forte, compétitive et devant disposer des moyens humains et financiers nécessaires à sa réalisation.
Nous tenons à vous faire part de nos préoccupations concernant les choix de politique publique de recherche en rapport avec les maladies qui nous concernent, en particulier le cancer, mais aussi en rapport avec l’ensemble des risques professionnels et environnementaux.
Il n’y a plus de recherche publique en toxicologie industrielle ni à l’Inserm ni au Cnrs. Il y a peu ou pas de recherche sur les cancers professionnels. La santé publique représente une part infime du potentiel global de recherche scientifique en France.
L’amiante a été interdit en 1997 dans notre pays après des décennies d’utilisation ayant conduit à un désastre sanitaire.
Aucune recherche clinique n’a pourtant été développée spécifiquement pour améliorer le traitement et la prise en charge thérapeutique des personnes atteintes de maladies liées à l’amiante.
Nous demandons que la recherche publique soit mise au service des besoins de la société et non de ceux des industriels et des multinationales.
Dans le grand débat démocratique sur la recherche qu’à juste titre vous revendiquez, nous demandons instamment que les associations de victimes de l’amiante, du travail, des risques industriels et environnementaux, soient invitées à exprimer leurs attentes par rapport aux choix politiques en matière de recherche publique
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Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°13 (juin 2004)