Les arrêts du Conseil d’Etat ont provoqué un certain émoi dans les ministères. On y affiche l’intention d’améliorer la prévention des risques professionnels. Comme l’a dit une délégation de l’Andeva en rencontrant la Direction des relations du travail, il ne reste plus qu’à passer des paroles aux actes.

Le ministère a demandé aux inspecteurs du travail de mener des « opérations coups de poing » sur les chantiers de désamiantage. Avec quels moyens ? ont demandé les grincheux…
On sait que dérives peuvent exister sur ces chantiers, lorsque l’entreprise cherche à baisser les coûts au maximum.

On sait surtout que la prochaine génération de victimes de l’amiante se fabrique dans les sociétés sous-traitantes où les salariés ne sont ni informés ni protégés. Qui va contrôler ?

On ne fait pas de sécurité sans moyens

Il y a en France quelques centaines d’inspecteurs du travail pour plusieurs millions de salariés. Ils sont débordés. Il faudrait augmenter leurs effectifs et créer un corps d’inspecteurs spécialisés.
Il y a des CHSCT dans les grandes entreprises, pas chez les PME, même s’il y a des risques. Il faut élargir leur implantation et leurs prérogatives.
A quand des études pour évaluer si la loi est vraiment appliquée ?

Et si l’on reparlait des fibres céramiques

Les fibres céramiques (FCR) sont aussi cancérogènes en expérimentation animale que l’amiante bleu. Il faut appliquer le principe de précaution sans attendre une hécatombe.
Des mesures d’urgence doivent être prises : limiter strictement l’utilisation des FCR aux seuls cas où il est techniquement impossible de les remplacer ; abaisser les valeurs limites d’exposition au même niveau que l’amiante ; rendre obligatoire l’étiquetage de danger ; créer un tableau de maladies professionnelles ; ouvrir le droit à un suivi médical gratuit… Faire de la prévention c’est agir.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°13 (juin 2004)