Le 15 septembre, l’AVAQ (Association des victimes de l’amiante du Québec) a tenu une conférence de presse à
Montréal. Richard Rousseau, Roch Lanthier, Micheline Marier ont rendu publics des tests réalisés par l’association dans 26 maisons au voisinage de la mine d’amiante de Thetford.
Dans la moitié des cas la pollution de l’air intérieur par les fibres d’amiante dépassait les normes de salubrité des lois américaines sur l’environnement domestique. Une étude récente montre que chez les femmes de la région, l’incidence du mésothéliome est la plus élevée du monde.
« Le lobby de l’amiante est puissant dans la région, explique Micheline Marier. Les pressions sont très fortes..." Lors de la conférence de presse, les pro-amiante ont accaparé le micro pour expliquer que les produits de substitution étaient plus dangereux que le produit naturel.
L’AVAQ demande aux pouvoirs publics un moratoire sur la production d’amiante chrysotile et une juste indemnisation des victimes ; elle fait des propositions concrètes pour une prévention du risque environnemental à proximité de cette mine : information de la population, contrôle des niveaux d’exposition dans les maisons, mesures correctives, élimination des sources de pollution.
L’association dénonce la politique du gouvernement canadien, qui "se rend complice d’un crime abominable en favorisant l’exportation de l’amiante chrysotile dans des pays où les conditions de travail avec cette substance sont comparables à ce que nous avons connu il y a 50 ans", avec une réglementation déficiente.
Elle réclame un moratoire sur toute exportation d’amiante chrysotile.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°14 (octobre 2004)