Après 15 minutes d’utilisation, certains masques laissent passer des fibres d’amiante. Les utilisateurs se croient protégés, alors qu’ils sont en danger…Telles sont les conclusions d’une étude de l’INRS parue dans Travail et Sécurité en septembre 2003.

Divers modèles ont été testés. Les masques à filtration mécanique voient leur efficacité augmenter en cours d’utilisation. Les demi-masques jetables à filtration électrostatique voient au contraire leur efficacité diminuer. Ils sont conformes à la norme EN 149, qui limite la durée des tests à 3 minutes. Le hic, c’est qu’après une heure d’exposition, la pénétration des fibres est jusqu’à 10 fois supérieure à celle mesurée après 3 minutes !
Ban Asbestos et l’association L 611-10 ont alerté le ministère. Une délégation de l’Andeva a rencontré le directeur des relations du travail en septembre.
Le ministère confirme que ces masques « peuvent voir leurs performances se dégrader très rapidement (dès la première heure d’utilisation) car la charge électrique est progressivement neutralisée par les poussières piégées ».
Il annonce de nouvelles normes, mais laisse aux fabricants un délai de six mois pour réviser les masques, faire des essais, modifier les informations sur les emballages.

Cette réponse n’est pas acceptable.
Qu’il faille réviser les normes, c’est une évidence. Cela prendra un certain temps. Mais face à un risque grave, ne prendre aucune mesure immédiate de prévention relèverait de la non assistance à personne en danger. Des centaines de milliers de salariés dans le BTP ou la maintenance interviennent tous les jours au contact de l’amiante en place. Ils continuent à utiliser les masques que l’employeur met à leur disposition. Ils se croient en sécurité, alors qu’ils sont en danger. C’est ici et maintenant qu’il faut agir, sans attendre de nouvelles normes européennes :
- Utiliser les médias pour informer du danger (comme on l’a fait pour 6 personnes risquant d’avoir la rage).
- Suspendre immédiatement l’utilisation de ces masques.
S’il ne le fait pas le gouvernement engage sa responsabilité.
Les associations de l’Andeva alerteront les syndicats et les CHSCT de leur région pour qu’ils exigent partout le retrait de ces masques.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°14 (octobre 2004)