Le 30 août dernier, les 23 plaignants de la centrale d’Arjuzanx ont obtenu gain de cause au tribunal des Affaires de Sécurité sociale de Mont-de-Marsan (Landes) : la faute inexcusable de l’employeur est une nouvelle fois reconnue à EDF.

30 ANS D’AMIANTE DANS UNE CENTRALE THERMIQUE

Arjuzanx, située à Morcenx, près de Mont-de-Marsan, était une petite centrale thermique qui a fonctionné durant une trentaine d’années. Elle comprenait deux sites : une mine de lignite à ciel ouvert et la centrale proprement dite. L’amiante était présente dans les revêtements calorifuges notamment et les tapis roulants.
Près de mille tonnes de matériaux contaminés ont été traitées lors de son démantèlement en 1992.
Aujourd’hui les anciens salariés de la centrale comptent leurs morts.

NIVEAUX D’INDEMNISATIONS SANS PRECEDENT

Le tribunal a estimé que l’entreprise ne pouvait « ignorer que, depuis 1945, l’amiante était officiellement considéré comme nocif et responsable de maladies graves. » « Aucune mesure concrète efficace n’a été prise » en dépit des mises en garde syndicales… »
« Les dommages et intérêts accordés sont très importants, estime maître Ledoux, avocat des victimes. Ils ont pu atteindre jusqu’à 76 000 euros par personne dans une même famille ! ». La FNME CGT Mines Energie salue ce jugement exemplaire.

UN PROCES QUI FERA DATE

Arjuzanx marquera la mémoire collective des salariés d’EDF : par le niveau sans précédent des indemnisations obtenues, par l’importance de la mobilisation organisée devant le tribunal, et par l’engagement public d’EDF à ne plus, désormais, faire appel des jugements qui lui seront défavorables.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°14 (octobre 2004)