« Notre combat ne s’arrêtera pas à l’indemnisation.

Nous sommes déterminées à lutter le temps qu’il faudra afin que justice soit rendue »

Appel lu par Madame Monique HEYSSE devant 700 personnes,
salle de
la Concorde à Dunkerque le 25 novembre 2004.


Nous sommes 140 veuves dont les maris sont morts, tués par l’amiante. Nous voulons, aujourd’hui, exprimer notre colère car nous estimons qu’il est inadmissible de perdre la vie, parfois très jeune, à cause de son travail.

Nous sommes là pour témoigner des souffrances tant physiques que morales des victimes de ce poison, de cette vie qui peu à peu se détériore, des difficultés pour effectuer les gestes les plus simples de la vie, pour arriver à cette longue agonie en pleine connaissance de l’issue fatale, mais aussi de nos souffrances, de notre impuissance, de nos difficultés, de nos vies gâchées et celles de nos enfants dont les études et l’avenir sont parfois compromis.

Nous demandons que leur mort ne soit pas inutile, qu’elle serve de leçon à tous ceux qui ont en charge la santé publique et des responsabilités dans le monde du travail, Que vous tous ici ne les oubliez pas, et que plus jamais un travailleur et une famille ne souffrent comme ils ont souffert, comme nous avons souffert et souffrons encore.

Il faut aussi que l’on sache que notre combat ne s’arrêtera pas à l’indemnisation qui certes nous aide à vivre un peu moins mal financièrement mais qui ne remplace en rien la disparition de l’être cher.

Avec l’ARDEVA nous sommes déterminées à nous battre, à lutter le temps qu’il faudra afin que justice soit rendue, que les responsabilités, toutes les responsabilités soient établies.

A ce moment là seulement, notre deuil pourra commencer.

« Nous souhaitons que cet appel soit entendu en France et bien au-delà de nos frontières »


 

Appel paru dans le Bulletin de l’Andeva N°15 (février 2005)