Aux États-unis et en Australie, l’indemnisation des victimes se fait presque exclusivement par des procès civils contre les producteurs de matériaux en amiante, procès débouchant souvent sur des accords à l’amiable entre plaignants et industriels. Deux évènements marquants viennent de s’y dérouler


 

 

AUSTRALIE
Des milliers de procédures contre Hardie

 

L’« affaire Hardie » a passionné l’Australie entière et a fait l’objet de nombreux articles de presse, même en France.

James Hardie est une multinationale qui a été pendant plusieurs décennies le principal pourvoyeur de matériaux de construction en amiante en Australie.

Il y a actuellement plusieurs milliers de procédures en cours contre la compagnie, pour le bénéfice de victimes de l’amiante australiennes. La presse a révélé que le groupe James Hardie avait déplacé en 2001 son siège aux Pays-Bas pour tenter d’échapper aux procédures civiles.

Devant le tollé chez les victimes et leurs avocats et l’indignation unanime, au moins en apparence, de la classe politique, la compagnie a dû annoncer un plan d’indemnisation des victimes et présenter des excuses publiques aux victimes et à leurs familles.

Le financement initial proposé est de 250 millions de dollars australiens (1 dollar australien vaut environ 0,7 euros) et l’accord global pourrait entraîner des indemnisations au fil des ans de 1 à 4 milliards de dollars. L’affaire est néanmoins loin d’être terminée.


 

ETATS-UNIS
Débats contradictoires au Sénat

Le sénat américain est actuellement le lieu de débats contradictoires concernant les victimes de l’amiante.

Le sénat a voté une résolution très sérieuse faisant du 1er avril 2005 le « National Asbestos Awareness Day » (jour national de conscience sur l’amiante). Pendant ce temps le sénateur Spector (républicains) oeuvre pour la création de ce qu’il baptise un « système juste et efficace pour résoudre les demandes des victimes de dommages corporels causés par l’amiante et pour d’autres buts. »

Le « Fonds Bush » tel qu’il a été baptisé par ses détracteurs suscite beaucoup d’inquiétudes.

En effet l’entourage du président républicain est plus favorable aux industriels qu’aux victimes. La compagnie Halliburton, celle impliquée dans la reconstruction de l’Irak, anciennement dirigée par le vice-président D. Cheney, vient d’obtenir un accord judiciaire réglant les très nombreuses plaintes civiles de victimes de l’amiante pour un montant de 4 milliards de dollars.

Ce qui inquiète dans ces décisions c’est que cette somme vaut non seulement pour l’indemnisation des victimes actuelles (ce qui pourrait sembler suffisant) mais aussi pour toutes les indemnisations de victimes futures….


Articles parus dans le bulletin de l’Andeva N°16 (avril 2005)