Octobre 2004, un chantier de construction est en cours sur le site d’Evers, une usine de transformation d’amiante en Normandie. La construction d’un centre commercial et d’un cabinet médical sont prévues.

Ceux qui connaissent le site savent que cette activité a pollué les alentours. Quand la pelleteuse creuse la terre, le godet ramène à la surface des joints en amiante et de la filasse d’amiante en grande quantité.
Les riverains s’inquiètent. Ils alertent l’association. Des membres de l’ADEVA 76 se rendent sur place. Ils constatent un écart flagrant entre les dispositions prévues sur le papier pour ce chantier et ce qu’ils voient de leurs yeux : des ouvriers sans aucune protection.

Ils sonnent aussitôt le tocsin. Le matin même ils alertent l’inspection du travail, la DRIRE, la sous-préfecture, la caisse régionale d’assurance maladie (CRAM) et la gendarmerie. La presse et les télés sont également alertés. Résultat : le chantier est stoppé.

Quatre mois plus tard, les travaux n’ont pas encore repris.

Une étude détaillée des risques et des moyens de prévention est en cours. Le risque amiante avait été manifestement sous-estimé..

Cette bataille risque de rebondir, car il semble que l’on s’oriente vers la pose d’une chape de béton par-dessus la terre polluée par l’amiante.
L’ADEVA considère que cette solution n’en est pas une. Ce n’est pas en « cachant la poussière sous le tapis » qu’on éliminera le danger. Elle réclame un enlèvement de la terre polluée en atmosphère confinée, en préalable à toute reprise des travaux de construction.

Les Riverains restent très vigilants. Ils ont décidés de se constituer en association.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°16 (avril 2005)