La présence d’amiante dans la Tour Montparnasse était connue depuis sa construction. Dès 1995, le Comité anti-amiante Jussieu avait alerté le ministère de la Santé sur la présence d’amiante dans de nombreux bâtiments à usage collectif, avec une liste de 150 universités, aéroports, lycées, grandes tours… La Tour Montparnasse en faisait partie.

La réaction des médias est due au prestige de cette tour de 210 mètres de haut, qui attire près de 600.000 visiteurs par an. Mais cette tour est loin d’être un cas isolé : bon nombre de piscines, gymnases, parkings souterrains, salles de spectacles… étaient floquées à l’amiante, un matériau résistant aux feu et bon isolant phonique.

Près de 150 000 tonnes d’amiante par an étaient utilisées en France au début des années 70. « Des milliers de bâtiments sont dans la même situation », souligne Michel Parigot, vice-président de l’Andeva. Le fait que la presse en parle, permet de remettre sur la table des problèmes de fond :

- Le respect de la réglementation :
Elle impose aux propriétaires d’Immeubles de réaliser un dossier technique amiante (repérage, état de conservation, dangerosité et nécessité éventuelle de travaux). Pour les immeubles de grande hauteur, ce dossier devait être réalisé avant le 31 décembre 2003. Dans le cas de la Tour Montparnasse, ce délai n’a pas été respecté.

- la fiabilité de ces diagnostics et de ceux qui les font.
« Les pouvoirs publics doivent se donner les moyens d’une formation et d’un contrôle sur les entreprises qui font les repérages, explique Michel Parigot.

-  Le recensement des bâtiments concernés.
« Il n’existe à l’heure actuelle aucun recensement des bâtiments concernés, aucune centralisation des données et notamment des diagnostics amiante. Ces données devraient être rendues publiques et accessibles en ligne, sur Internet. Le contrôle citoyen est la meilleure des préventions face au désintérêt des pouvoirs publics.”

Ils sont encore nombreux les salariés et les citoyens qui vivent ou travaillent au contact de l’amiante à leur travail sans même le savoir.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°16 (avril 2005)