Toutes les trois semaines depuis le 15 décembre, elles se retrouvent le mercredi devant le
Palais de Justice à 10 heures 30 . Elles n’acceptent pas que sept années d’instruction se
terminent par un non lieu. Elles reviendront jusqu’à ce que justice leur soit rendue.


DUNKERQUE, JEUDI 7 AVRIL

(133ème jour après l’appel de
140 veuves de Dunkerque pour la justice et contre l’oubli).

« C’était hier la sixième fois que nous revenions devant le Palais de Justice, explique Pierre Pluta, le président de l’Ardeva Nord-Pas-de-Calais.

« On est avec vous »

« La mobilisation ne faiblit pas. Nous recevons de partout d’émouvants témoignages de solidarité : des gens viennent nous voir, les larmes aux yeux, pour nous dire : « on est avec vous ». Hier, une dame dont le mari travaillait aux chantiers navals est venue en voiture de Cromary en Haute-Saône spécialement pour participer à la manifestation.
A chaque marche de nombreux élus de la Municipalité de Dunkerque sont présents. Hier il y avait Michel Delbarre. Patrick Roy et Michèle Demessine sont déjà venus. La municipalité distribue des boissons chaudes aux arrivants ».

Les membres de la mission amiante du Sénat sont venus les voir dans leurs locaux à Dunkerque. Fauchon, qui fait partie de cette mission, avait oublié de venir… Lors de sa prise de parole, mercredi à la fin de la manif, Pierre a commenté cette défilade : « Il n’a pas osé venir s’exprimer face aux victimes. Notre regard doit probablement l’effrayer ou lui être insupportable. Pourtant nous ne sommes pas contagieux ! ... »

On vit ici des moments très forts…

Les veuves et les victimes de Dunkerque ne sont pas seules. Elles sont portées par une vague chaleureuse de témoignages d’amitié et de soutien : « Jamais je n’aurais imaginé un tel mouvement de solidarité. On vit ici des moments très forts, et l’on a souvent un pincement au cœur. Les autres associations nous téléphonent pour annoncer qu’elles viendront à Dunkerque. Au mois d’avril l’Addeva 44 viendra de Loire Atlantique. Au mois de mai il y aura des délégations de l’Addeva Yonne, de l’Aldeva Condé-sur-Noireau, et de l’Aldeva Andancette. L’Adeva 54 viendra de Meurthe-et-Moselle en juin. Le Caper Bourgogne aussi.
L’Adeva RATP viendra sans doute en septembre. »

Dans « La Voix du Nord », un journaliste termine son article par ces mots : « A ce train là, c’est toute la France qui va défiler dans la cité de Jean Bart d’ici à décembre »


 

L’ARDEVA 59-62 S’ADRESSE
À TOUS LES PARLEMENTAIRES

Elle leur demande de se prononcer
pour une révision de la loi Fauchon.

Dans une lettre envoyée à tous les députés et sénateurs de France, l’Ardeva Nord-Pas-de-Calais leur demandait de prendre position en faveur d’une révision de la loi Fauchon. Plusieurs ont répondu favorablement. L’Ardeva publie les noms.

Rencontre avec des sénateurs

Le 31 mars une mission d’information du Sénat sur l’amiante a rencontré l’Ardeva au siège de l’association. Étaient présents : des sénateurs du Nord (Marie Christine Blandin, Michelle Demessine, Sylvie Desmarescaux, Bernard Frimat) et du Pas-de-Calais (Michèle San Vincente, Jean-Marie Vanlerenberghe, président de la mission). Pour l’association : Pierre Pluta et le conseil d’administration, deux veuves, Michel Parigot pour l’Andeva et Michel Ledoux, avocat des victimes. Le débat porta sur la loi Fauchon. (membre de la mission, il avait préféré ne pas venir). Des élus ont reconnu n’avoir pas mesuré les conséquences de cette loi sur les délits « non intentionnels ».

La communauté urbaine de Dunkerque prend position

A la demande de l’Ardeva Nord-Pas-de-Calais, les élus de la Communauté Urbaine de Dunkerque ont émis à l’unanimité un "voeu interpellant le gouvernement et les parlementaires pour une révision de la loi Fauchon ».

Ils soulignent que cette loi est « utilisée pour disculper les industriels responsables de l’empoisonnement par l’amiante de milliers de salariés dont malheureusement beaucoup trop d’entre eux sont morts ». Ils réclament que soient créées « les conditions d’une modification de cette loi afin que les responsables de la catastrophe sanitaire (…) puissent être enfin poursuivis ».

Ils demandent également la création d’une commission d’enquête.


 

Autour d’elles, un formidable élan de solidarité

Pour venir les soutenir, 73 adhérents de l’Adeva 76 sont partis du Havre à 5 heures du matin. Ceux de l’Adeva Cherbourg ont fait quatorze heures de car dans la même journée. Une
délégation du Caper Thiant est venue deux fois. A Bergerac une centaine de personnes, dont une dizaine de veuves ont défilé dans la ville avec le Cerader, le jour de la marche de Dunkerque. A Toulon depuis le 2 février une marche est organisée aux mêmes dates et
heures qu’à Dunkerque.


 

« Votre soutien nous va
droit au coeur »

Dunkerque, le 7 avril 2005

Bonjour,

Nous étions plusieurs centaines autour du palais de justice de Dunkerque, pour la sixième marche des veuves et des victimes de l’amiante le 6 avril 2005.

L’ADDEVA 93 était présente le 12 janvier, le
CAPER Thiant le 23 février, l’ADEVA Cherbourg, L’ARDEVA Picardie et le CADDEVAPS d’Aniche le 16 mars, l’ADEVA de Seine Maritime et le CAPER THIANT le 6 avril ... Des délégations de l’ANDEVA étaient présentes à plusieurs de ces marches.

A Toulon, depuis le 2 février, des marches sont organisées avec l’ARDEVA Sud Est toutes les trois semaines au mêmes dates et heures qu’à Dunkerque. A Bergerac, le CERADER a organisé une marche le 16 mars.
Merci pour la présence et les actions, votre soutien nous va droit au cœur et apporte du « tonus » pour continuer cette lutte. C’est de la détermination de chacun d’entre nous à mener ce combat jusqu’au bout, de notre capacité à étendre cette mobilisation à toutes les associations du réseau ANDEVA que dépend le cours des choses.

Pierre PLUTA
Président de
l’Ardeva Nord - Pas-de-Calais


 

JEAN ET SUZANNE

Ils habitent en région parisienne. Lui a un mésothéliome. Elle, a perdu son mari, amianté chez Babcock. Depuis novembre 2004, Jean et Suzanne ont pris cinq fois le train pour Dunkerque. Ils expliquent pourquoi.

« Ce qui se passe là-bas est important,
 dit Jean. Je reviens régulièrement les soutenir. Il faut se lever à cinq heures moins dix. Ce n’est pas évident. Mais à Dunkerque on retrouve des gens très motivés. »

« Il ne faut pas qu’elles restent seules, ajoute Suzanne. Elles ont besoin de notre soutien, J’ai un sentiment de révolte. J’ai l’impression qu’on se moque de nous. Ce mouvement me relie aussi à ce que j’ai vécu : il y a des hommes qui ont travaillé toute leur vie, qui ont aimé leur métier, et qui en sont morts... »

A Dunkerque Suzanne a trouvé solidarité, et chaleur humaine. Ces marches sont devenues un point de rencontre : « j’ai discuté avec une veuve. Son mari était mort en très peu de temps après avoir beaucoup souffert. Elle aussi manifestait sa solidarité... »

« Un chauffeur de taxi nous a fait visiter la ville, raconte Jean. A l’arrivée, il nous a dit qu’il avait des problèmes pulmonaires. Il avait travaillé à l’usine des Dunes. Il a pris l’adresse de l’association... »

« Ce mouvement rassemble beaucoup de monde, dit Suzanne. Il faut qu’il dure sans s’essoufler pour gagner. On doit les soutenir. »
La prochaine fois, j’irai encore, conclut Jean. J’ai déjà pris les billets... »


 

CALENDRIER
jusqu’à fin 2005

15 décembre 2004
12 janvier 2005
02 février 2005
23 février 2005
16 mars 2005
06 avril 2005
27 avril 2005
18 mai 2005
08 juin 2005
29 juin 2005
7 septembre 2005
28 septembre 2005
19 octobre 2005
09 novembre 2005
30 novembre 2005
21 décembre 2005

RENDEZ-VOUS
DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE
DE DUNKERQUE,
DE 10H30 À 11H30


Articles parus dans le Bulletin de l’Andeva N°16 (avril 2005)