La plus grande catastrophe sanitaire que la France ait connu n’a toujours pas de responsable…

Des instructions judiciaires sont en panne depuis dix ans …

Des magistrats spécialisés manquent de moyens suffisants pour instruire…

Le pouvoir politique n’a aucune volonté de faire la lumière sur ce drame qui fait dix morts par jour …

Ça suffit !

Cela fera bientôt dix ans que les premières plaintes ont été déposées par des victimes de l’amiante et par l’Andeva. Pourtant, à ce jour, aucun procès pénal n’a eu lieu, aucun responsable n’a eu à rendre compte de ses actes devant la justice pénale. C’est pour dénoncer ce second scandale de l’amiante que l’ANDEVA organise, le samedi 15 octobre, à 14 heures, une manifestation à Paris.

Nous voulons dire haut et fort à l’opinion publique, au pouvoir politique, au pouvoir judiciaire, notre colère et notre indignation face à ce déni de justice. Des instructions bloquées, des procureurs de la République passifs, des magistrats spécialisés en santé publique sans aucun moyen et totalement débordés, une loi Fauchon sur les délits non intentionnels, votée en juillet 2000, dont l’objectif était clairement d’amnistier les responsables dans les affaires mettant en jeu la santé et la sécurité des citoyens… Voilà ce à quoi nous avons assisté depuis bientôt dix ans.

Ça suffit !

Sept ans après le dépôt de la plainte pénale, le juge de Dunkerque a rendu un non lieu. Sept ans après il n’avait trouvé ni responsable ni coupable. La Cour d’appel de Douai a confirmé cette scandaleuse décision.

Face à ce déni de Justice s’est organisée une formidable mobilisation : « 140 veuves et les victimes de l’amiante de Dunkerque », soutenues par l’Ardeva du Nord – Pas-de- Calais, par l’Andeva et par toutes les associations de son réseau ont lancé un appel. Une marche « Pour la justice et contre l’oubli » a rassemblé, toutes les trois semaines depuis le 15 décembre, souvent près d’un millier de personnes autour du tribunal de la capitale des Flandres. Des délégations des associations régionales sont venues de la France entière participer à ce mouvement qui a été largement commenté dans la presse ainsi qu’à la télévision et qui a ému l’opinion. Certaines associations, comme à Cherbourg, ou à Toulon ont, elles aussi, manifesté devant le tribunal à l’occasion du dépôt de nouvelles plaintes.

Cette mobilisation a produit un premier résultat : le Garde des sceaux a enfin décidé la transmission des instructions en cours aux deux pôles judiciaires de santé publique de Paris et Marseille. L’Andeva a estimé que cette décision allait dans le bon sens, à condition toutefois que ces deux instances spécialisées disposent des moyens suffisants pour mener à bien leur instruction.

De l’avis même des magistrats impliqués, c’est loin d’être le cas aujourd’hui, d’autant qu’ils ont en charge l’ensemble des affaires de santé publique (sang contaminé, Creutzfeld Jacob, hormone de croissance, etc.)

Alors, nous sommes certains que chacun d’entre vous aura à cœur de faire de ce 15 octobre un temps fort de lutte des victimes de l’amiante pour d’avantage de justice. Nous vous
invitons dès maintenant à réserver votre samedi pour donner le prolongement que mérite l’action des veuves et des victimes de Dunkerque.

Nous comptons sur vous, sur vos familles, vos amis, toutes celles et ceux que vous connaissez et qui sont concernés de près ou de loin par ce drame pour réclamer, ensemble :

1) Un procès pénal de l’amiante.

2) Les moyens nécessaires pour les magistrats des deux pôles de santé publique.

3) Une révision de la loi Fauchon.


Depuis le 15 décembre 2004, date de la première marche des veuves et des victimes de l’amiante à Dunkerque, ce 15 octobre 2005 la France comptera 3040 morts de plus, tués par l’amiante

Nous sommes tous concernés


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°17 (octobre 2005)