INTERDICTION DE L’AMIANTE
Où en est la planète ?

AFRIQUE DU SUD :
Sur la voie
de l’interdiction

L’Afrique du Sud est entrée dans la voie de l’interdiction. Cela inquiète son voisin le Zimbabwe, lui aussi producteur d’amiante. Les deux pays, même s’ils ont produit beaucoup moins d’amiante que l’URSS et le Canada sont les troisième et quatrième producteurs, si on additionne toute la production du XXème siècle. Le Brésil et la Chine les ont largement dépassés en production annuelle, mais le Zimbabwe produit encore plus de 100.000 tonnes d’amiante par an.

JAPON :
Vers une interdiction
totale en 2008

La plupart des utilisations de l’amiante ont été interdites il y a un peu plus d’un an. Seuls sont encore autorisés - à titre transitoire - les joints (pour machines), les plaques isolantes électriques, les produits et cordons de l’industrie chimique. L’interdiction devrait être totale en 2008.

( A ce jour seule une trentaine de pays
dans le monde a interdit l’amiante
. )

 


INDEMNISATION DES VICTIMES
Débats publics

ETATS-UNIS (février 2006)

Après d’âpres discussions, la proposition, par le sénateur Specter, de créer un fonds de 140 milliards de dollars en faveur des victimes de l’amiante, a été rejetée par le Sénat américain. Les opposants ont contesté d’une part le fait que le fonds devenait obligatoire pour les victimes (les privant d’autres possibilités judiciaires), le danger d’avoir une somme fixe allouée, même si elle peut sembler importante (si elle venait à s’épuiser, les victimes n’auraient plus de droits), et enfin certaines clauses médicales dans la rédaction du projet.

Aux États-unis, l’indemnisation des victimes se fait par la voie judiciaire, le plus souvent par des recours contre les fabricants de produits contenant de l’amiante. D’après les industriels environ 80 compagnies ont été mises en faillite par ces procédures. En fait, si c’est vrai pour quelques unes, beaucoup se sont mises délibérément en faillite pour ne pas continuer à payer des dommages. La justice américaine aurait déjà reçu plus de 700 000 plaintes dont 200 000 sont encore en cours.

HOLLANDE (février 2006) 

Le secrétaire d’État à l’environnement a annoncé que les victimes environnementales de mésothéliomes auraient des droits similaires à ceux des victimes professionnelles (aujourd’hui les victimes décèdent souvent avant la fin des procédures légales).

La question du financement est posée. Certains députés demandent qu’il soit assuré par les pollueurs, notamment par Eternit.

 


ECHOS

BELGIQUE (février 2006) :
Le Fonds des maladies professionnelles annonce 2.308 décès de salariés dus à l’amiante. 1.388 cancers professionnels causés par l’amiante ont été reconnus (dont 1.033 mésothéliomes) et 3.823 asbestoses.

QUEBEC (mars 2006) :
Selon la Commission de la santé et de la sécurité au travail (CSST), le nombre de décès dus à l’amiante est passé de 69 à 105 de 2004 à 2005 (+ 52%), soit 47% du nombre total officiel des décès dus au travail.

ETERNIT :
Paray-le-Monial et Payerne (Suisse), villes jumelles, ont toutes deux une usine Eternit avec les mêmes drames. Une rencontre a eu lieu (des contacts existaient déjà avec les italiens). Objectif : renforcer les liens et les échanges.
L’association suisse a été créée il y trois ans. Sur 1000 travailleurs de l’usine depuis 1957, seuls 3 cas ont été officiellement reconnus (l’association en dénombre une cinquantaine !). Peur du licenciement, pressions, manque d’information...
La Suisse a interdit l’amiante dès 1989 (huit ans avant la France) ; les bâtiments à risques y sont listés, mais il y a des carences dans la gestion des conséquences. Une rencontre commune des victimes se prépare.


Article paru dans le bulletin de l’Andeva N°19 (avril 2006)