Sur cinq fibroses repérées par un scanner, la radiographie en verra une et en manquera quatre.

Le programme régional de suivi médical par scanner confirme ce qu’on savait déjà depuis dix ans : la sensibilité de l’examen tomodensitométrique (le scanner) est bien supérieure à celle de la radiographie dans le repérage des fibroses dues à l’amiante.

En Normandie, en Rhône-Alpes, en Aquitaine 6000 retraités ont passé simultanément une radio et un scanner. Là où le scanner trouve cinq anomalies pleurales, la radio n’en voit qu’une.

C’est maintenant au gouvernement de prendre ses responsabilités. Il doit modifier l’arrêté du 28 février 1995 sur le suivi médical post-professionnel (SPP) des retraités et des chômeurs qui ont été exposés à des produits cancérogènes : faire du scanner l’examen de référence pour l’amiante, faciliter l’accès des personnes n’ayant pas reçu d’attestation d’exposition. Il faut aussi dégager des moyens financiers et humains pour informer les personnes concernées, les accueillir, les suivre...

Le suivi médical doit s’inscrire dans la durée : après un premier examen de SPP, les retraités doivent être reconvoqués périodiquement. Le suivi médical des retraités doit être préparé pour les actifs par un bilan de santé avec scanner à 50 ans, et une visite médicale précédant le départ en retraite. Le repérage des expositions passées et présentes et le suivi des salariés exposés doivent être des priorités pour la médecine du travail. Elle doit informer les futurs retraités sur leur droit au suivi post-professionnel.

Quant aux personnes chez qui une maladie due à l’amiante a été repérée, elles doivent pouvoir bénéficier de soins post-consolidation gratuits et - si elles le souhaitent - d’un soutien psychologique.

Les personnes exposées aux fibres céramiques doivent, elles aussi, être suivies.


Article paru dans le Bulletin de l'Andeva n°19 (avril 2006)