Arnaud de Broca est secrétaire général de la FNATH.
À quelques semaines de la manifestation nationale unitaire du 13 octobre à Paris, nous lui avons demandé de répondre à quelques questions pour le Bulletin de l’Andeva.

Que penses-tu de l’accord sur la prévention et la réparation des risques professionnels qui a été signé par trois organisations syndicales ?

Beaucoup de mal ! Il n’apporte pas grand-chose en matière de prévention et de tarification.
Il tourne le dos à la réparation intégrale et maintient une réparation forfaitaire « améliorée ». Nous sommes très loin de la grande réforme du système de réparation des accidents du travail et des maladies professionnelles que nous étions en droit d’attendre.
Les signataires nous disent qu’ils ont obtenu quelques améliorations, telles que l’allocation temporaire d’activité. En fait elles sont subordonnées au maintien de l’équilibre de la branche AT-MP, qui connaît aujourd’hui un déficit perpétuel et entretenu.
Cet accord est décevant et dangereux : il comporte des risques de remise en cause de la faute inexcusable de l’employeur et des menaces sur l’allocation de cessation anticipée amiante.

La FNATH et l’Andeva se retrouvent ensemble dans la rue le 13 octobre à Paris...

Il est important de se mobiliser. Au printemps, nos deux associations ont fait ensemble un communiqué. Elles ont écrit une lettre à toutes les organisations syndicales pour les alerter sur les risques du projet d’accord. Il faut maintenant passer à une autre étape : en manifestant le 13 octobre pour exprimer notre protestation et nos revendications
Nous demandons une réparation intégrale pour toutes les victimes du travail. Elles n’ont aujourd’hui qu’une réparation forfaitaire qui ne prend pas en compte tous leurs préjudices.

Les victimes de l’amiante ont obtenu d’être indemnisées par le Fiva selon le principe de la réparation intégrale. Il faut étendre cette avancée aux autres victimes du travail. Nous évoquerons aussi la dégradation des conditions de travail, le stress et les risques psycho-sociaux que courent aujourd’hui les salariés.

Cette manifestation est prévue à la mi-octobre, au moment de la discussion sur le plan de financement de la Sécurité sociale, dans lequel risquent de figurer des mesures remettant en cause ce que nous avons acquis.

La réparation intégrale est une revendication déjà ancienne. Plusieurs rapports officiels ont constaté que les accidentés et les malades du travail étaient victimes d’une injustice. Rien n’a été fait.
La réparation intégrale a un coût. Elle a aussi des retombées positives sur la prévention. C’est une mesure de justice sociale.
En manifestant le 13 octobre, nous adresserons un message fort au gouvernement et au parlement.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°24 (septembre 2007)