« Le rapport de cette mission confirme l’importance du risque amiante en Nouvelle Calédonie » indique André Fabre, président de l’Adeva NC.
« La demande d’une expertise indépendante et contradictoire sur l’exposition à l’amiante dans les sites miniers est importante. L’omerta entretenue par le lobby du nickel commence enfin à être rompue. Mais le service local des Mines continue à délivrer des autorisations d’exploitation. Le schéma d’exploitation des ressources minières en cours de discussion ne tient toujours pas compte du problème sanitaire. »
Le rapport évoque les risques liés à des travaux d’aménagement. « Nous avons déjà alerté la direction du travail sur les risques existant sur plusieurs sites de travaux publics, sans résultats jusqu’à présent », explique André. Nous avons du mal à faire appliquer les règles en vigueur en métropole. Ici par exemple le Dossier Technique Amiante est inconnu.
L’amiante est interdit depuis peu en Nouvelle Calédonie. Mais aucun moyen n’a été donné aux douaniers pour contrôler les produits importés. Il n’y a pas de laboratoire compétent. Le moindre échantillon à analyser doit être envoyé en métropole. Or la Nouvelle-Calédonie est dans la zone des marchés asiatiques. Si des producteurs chinois ou coréens disent qu’il n’y a pas d’amiante dans leurs produits, les douaniers devront les croire sur parole...
En 1969-1970, des maisons préfabriquées venant de Nouvelle-Zélande se sont bien vendues. Elles contenaient de l’amiante, sous diverses formes. Ceux qui les habitent l’ignorent. Ils y font des travaux d’entretien ou de modification sans être informés des risques ni des précautions à prendre.
C’est pourquoi l’action judiciaire engagée par deux ouvriers de la SLN contre leur employeur pour mise en danger d’autrui est importante
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Article paru dans le Bulletin de l’Andeva N°24 (septembre 2007)