UNE INDUSTRIE MEUTRIÈRE ET MORIBONDE

Le Canada n’est plus le premier producteur d’amiante mais reste le plus grand exportateur du matériau cancérigène. Le gouvernement canadien s’entête à épauler les industriels, défendre le commerce de l’amiante et s’oppose à la prévention.

 


1 - Les mines d’amiante canadiennes en faillite ?

L’amiante est interdit dans la plupart des pays développés et son usage est de plus en plus sévèrement restreint dans le monde (voir la page « nouvelles internationales »), cependant son utilisation massive continue dans l’ex-Union Soviétique, dans les pays d’Asie en plein développement (Chine, Inde, Pakistan, Indonésie, Malaisie, etc.), dans certains pays d’Afrique (Maghreb, Zimbabwe, etc.) et dans une partie de l’Amérique latine (Brésil, Colombie, Mexique,etc.).
Les pays cités importent ou produisent de grandes quantités d’amiante.

Le Canada est un cas très spécial : il n’utilise pratiquement plus d’amiante, mais en produit encore beaucoup, exporte la quasi totalité de l’amiante extrait (des mines situées au Québec) et applique une politique officielle agressive de lobby et de désinformation en direction de ses principaux client : les pays en développement. Une nouvelle récente et spectaculaire risque de bouleverser ce paysage nauséabond.

Juillet 2007, la compagnie Lab Chrysotile de Thetford Mines (les mines d’amiante les plus importantes du Canada !) vient de se placer sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité. Lab Chrysotile a fait parvenir à ses employés des avis de mise à pied de durée indéterminée en vigueur à compter de novembre 2007. Il est trop tôt pour savoir si la mise en faillite de la principale compagnie minière d’amiante au Canada va signifier l’arrêt de l’activité ou s’il s’agit d’une stratégie de restructuration ou encore d’une manœuvre pour échapper à de future demandes d’indemnisations.

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°24 (septembre 2007)