La vermiculite est un minéral isolant. De 1920 à 1990, elle fut extraite de la mine de Libby dans le Montana.
A l’état naturel, la vermiculite et les terres amiantifères coexistent. Les ouvriers de cette mine ont donc été exposés à l’amiante.
Dans les années 1980 une équipe de chercheurs avait fait une première évaluation des conséquences sanitaires de cette exposition. Résultat : 2,2% d’une cohorte de 513 anciens ouvriers de cette mine sont atteints d’une fibrose (pulmonaire ou pleurale) ou d’une pleurésie.
Vingt-cinq ans plus tard, une seconde étude des mêmes chercheurs parue dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine présente des résultats bien plus alarmants.
Sur 280 anciens travailleurs de la même cohorte (sur 431 encore vivants), 28,7% ont une fibrose pleurale ou une pleurésie, 2,9% une fibrose pulmonaire.
La proportion de fibroses et de pleurésies asbestosiques augmente de façon spectaculaire (on passe de 2,2% à 31,6% en 25 ans !). Cela contredit les conclusions rassurantes de la première étude. Ni les mésothéliomes ni les cancers broncho-pulmonaires ne semblent avoir été pris en compte dans cette recherche.
Dans un éditorial présentant cette étude, Gregory Wagner, de l’Institut national pour la santé et la sécurité au travail (Niosh) souligne qu’« un nombre significatif de travailleurs exposés à la limite réglementaire actuelle peuvent avoir des anomalies pleurales ».
James Lockey, l’un des auteurs de l’article, estime que les risques pour les consommateurs de produits contenant de la vermiculite de Libby sont minimes.
En France, la fabrication, l’importation et la commercialisation de produits contenant de l’amiante étant interdits, les produits contenant de la vermiculite ne doivent donc pas contenir de l’amiante. Cela dit, il incombe à ceux qui mettent ces produits sur le marché de s’en assurer en procédant aux vérifications qui s’imposent.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°26 (mai 2008)