Réuni en mai 2008 à Toronto, le Congrès du travail canadien, qui regroupe trois millions de travailleurs a changé de position : il ne défend plus « l’utilisation sécuritaire de l’amiante » et se prononce pour l’élimination progressive de ce matériau, « le pire tueur industriel ».

Le CTC demande au gouvernement canadien d’interdire l’exportation d’amiante et de retirer son appui financier et politique à l’Institut du chrysotile.

Il demande que soient interdites l’exploitation minière, l’importation et l’exportation de l’amiante et que « les dangers de l’amiante soient identifiés de façon appropriée » dans la liste PIC de la Convention de Rotterdam.

Il demande des mesures de transition pour les communautés touchées, notamment en réaffectant les fonds consacrés à l’industrie et à l’Institut du chrysotile.

La Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) et celle des métallos ont critiqué cette prise de position. « Pourquoi s’acharner sur une fibre que nous maîtrisons alors que la population est exposée régulièrement à plus de 2800 substances potentiellement dangereuses, dont 835 sont cancérigènes ? », a dit Daniel Roy, responsable des Métallos.

De son côté, le député conservateur Christian Paradis a indiqué que l’utilisation de l’amiante chrysotile était « basée sur la science » et qu’elle serait poursuivie : « Ce n’est pas parce que le CTC dit quelque chose que pour nous ça va changer du jour au lendemain, quand bien même que cela représente beaucoup de travailleurs »...

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Article paru dans le bulletin de l’Andeva n°27 (septembre 2008)