« Le Monde » du 11 novembre publie un reportage saisissant sur la mine d’amiante à Asbest, une ville de l’Oural à 1700 kilomètres de Moscou.

« Jour et nuit, 2000 conducteurs d’engins se relaient au fond de cette gigantesque carrière battue par les vents - 12 kilomètres de long, 3 kilomètres de large, 350 mètres de profondeur - pour en extraire l’amiante blanc, appelé ici "lin de roche". Asbest, 71 000 habitants, produit 25 % de l’amiante chrysotile mondial. Sa carrière et son combinat, sortis de terre en 1885, emploient 8 500 personnes. ».

« Notre combinat fabrique chaque année 11 000 kilomètres de canalisations en amiante-ciment, soit l’équivalent en longueur de la Fédération de Russie », explique fièrement Vladimir Kotchelaev, un responsable du combinat à Marie Jego, l’envoyée spéciale du quotidien. Depuis l’interdiction de l’amiante en Europe, la production a baissé. Un millier de salariés ont été licenciés. Les exportations ont été réorientées vers les pays d’Asie du Sud-Est…

Les conditions de travail dans la mine sont terribles : « En hiver, la poussière soulevée par le vent est telle qu’on ne voit pas à un mètre devant soi », témoigne un ouvrier de 25 ans qui ruine sa santé pour 16000 roubles par mois (372 euros).

Le syndicat ferme les yeux. « La campagne anti-amiante est orchestrée par des sociétés occidentales qui veulent nous voler nos marchés, déclare un responsable syndical. Une étude scientifique récente dit que votre vin français est bien plus cancérigène que notre amiante ».
Affligeant !


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°31 (décembre 2009)