L’industrie de l’amiante est encore florissante au Brésil, qui extrait 200.000 tonnes par an. Le marché était partagé entre Éternit et Brasilit (filiale de Saint-Gobain). Depuis quelques années Brasilit fabrique des produits « sem amianto » (sans amiante).
Le gouvernement de Lula a un temps parlé d’interdire l’amiante. Il a reculé. Mais dans les Etats de São Paulo et Rio de Janeiro, Mato Grosso du Sud, Rio Grande du Sud, l’amiante est totalement ou partiellement interdit.
L’industrie brésilienne s’est dotée d’un organisme de propagande calqué sur le modèle de l’Institut du chrysotile canadien : l’Instituto Brasileiro do Crisotila (IBC). Ses membres sont issus des sociétés d’extraction, de transformation et de transport d’amiante.
Déclaré d’utilité publique (sic), il touche d’importantes subventions. L’Etat de Goiás (où est la grande mine d’amiante brésilienne) lui a versé 500.000 réais (200.000 euros), le gouvernement fédéral 3 millions de réais (1200.000 euros) pour des projets de recherche. Le Ministère Public du Travail brésilien demande un contrôle de l’utilisation de ces sommes. Il a engagé une action en justice pour la dissolution de cet institut et l’interdiction de recréer une association avec des buts ou des personnes similaires.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°31 (décembre 2009)