Le DES ou diéthylstilbestrol est une hormone de synthèse qui a été prescrite aux femmes enceintes, en France, entre 1950 et 1977, pour prévenir les fausses couches, les risques de prématurité et traiter les hémorragies de la grossesse. Il a été vendu sous le nom de Distilbène et de Stilboestrol-Borne.

Des études ont prouvé que non seulement il ne protégeait pas contre ce risque, mais qu’en plus, il engendrait des malformations des organes génitaux des fœtus et pouvait être à l’origine de cancers chez ces enfants une fois adultes.

Interdit aux États-Unis en 1971, il a continué d’être prescrit en France jusqu’en 1977. Près de 160 000 enfants ont été en contact, in utero avec le Distilbène. Nombreuses sont les femmes, qui souffrent de stérilité ou de graves difficultés à avoir des enfants, grossesses à haut risque nécessitant l’alitement voire l’hospitalisation, fausses couches, grossesses extra-utérines, prématurité… Avec un risque accru de développer un cancer du vagin, du col de l’utérus et même du sein.
Aujourd’hui, près de 150 procédures sont en cours au tribunal de Nanterre, devenu la « juridiction du Distilbène », vu la présence du siège social des laboratoires. Une vingtaine ont déjà abouti à des indemnisations.

Léa Veinberg


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°31 (décembre 2009)