L’efficacité du poumon s’apprécie par la quantité d’oxygène qui passe des alvéoles pulmonaires dans le sang.

Le transport de l’oxygène est assuré par l’hémoglobine des globules rouges à laquelle l’oxygène s’accroche.

La pression que l’oxygène exerce dans le sang (mesurée par la Pa02) est déterminante pour cet accrochage.

La mesure de la Pa02 nécessite une prise de sang artérielle. Elle est hautement conseillée pour l’évaluation du taux d’IPP.

Avec un oxymètre de pouls (au doigt ou à l’oreille) on mesure la saturation de l’hémoglobine qui donne une valeur approchante.

Le fonctionnement du poumon peut être altéré par une asbestose (fibrose du poumon), des plaque pleurales (sur la plèvre pariétale), quand elles sont importantes et mal placées, notamment au niveau du diaphragme, par des épaississements de la plèvre viscérale, qui se répercutent sur le poumon sous forme de bandes parenchymateuses et d’atélectasies par enroulement.

Pour que le poumon fonctionne bien, il faut qu’il reçoive tout l’air dont il a besoin (on parle de ventilation) et qu’il y ait assez de vaisseaux capillaires sanguins pour recueillir l’oxygène et relâcher le gaz carbonique (on parle de perfusion).

Or la ventilation et la perfusion différent selon que l’on est en haut ou en bas du poumon : le haut du poumon est mieux ventilé que perfusé et le bas du poumon est mieux perfusé que ventilé.

Si les lésions atteignent le bas du poumon, la ventilation peut être mauvaise, avec un déséquilibre du rapport ventilation/perfusion et un passage de l’oxygène dans le sang qui se fait mal. D’où une baisse du taux d’oxygène dans le sang (hypoxémie).

Aussi, dans un certain nombre d’atteintes liées à l’amiante, les lésions ne vont pas forcément se répercuter d’abord sur la capacité pulmonaire totale (CPT), mais elles vont altérer rapidement le rapport ventilation/perfusion.

La Pa02 sera alors anormale alors que la CPT pourra être faiblement diminuée, voire normale.

C’est donc bien dans ce cas la Pa02 qu’il faudra avant tout prendre en compte pour déterminer le taux d’IPP.

Lucien PRIVET


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°31 (décembre 2009)