Le gouvernement a demandé à la Haute Autorité de Santé (HAS) de superviser une réactualisation des modalités de suivi des personnes exposées à l’amiante.


Il y a dix ans une « conférence de consensus » sur le suivi médical des personnes exposées à l’amiante introduisait le scanner comme examen de référence dans le protocole.
Depuis 1999, aucun gouvernement n’a agi pour que l’utilisation du scanner soit étendue au niveau national ni pour que la réglementation soit remise à jour.

Que s’est-il passé depuis 10 ans ?

Les recommandations de la conférence de consensus n’ont été appliquées à titre expérimental que dans quatre régions (Normandie, Rhône-Alpes, Aquitaine). Quelques études pilotes ont été engagées : Espaces, Spirale, Espri. Quelques grandes entreprises ont instauré un suivi médical par scanner pour leurs salariés et leurs retraités.

A chaque fois, les personnes exposées ont pu être repérées sans difficulté majeure. Le programme régional a confirmé la supériorité écrasante du scanner sur la radio. L’étude Espri a montré qu’un artisan sur deux avait été exposé. L’étude Espaces a permis de multiplier par 17 le nombre de maladies professionnelles reconnues.

Aujourd’hui ces études se heurtent à des problèmes de financement pour continuer.

La réglementation en vigueur ne prévoit toujours que des radios et n’a jamais été réactualisée.

Pire encore, la résistance des employeurs, qui refusent de délivrer des attestations d’exposition, et l’inertie de nombreux médecins du travail aboutit à un sabotage pur et simple de son application.

Réactualisation ou remise en cause ?

La HAS supervise cette réactualisation. Une audition publique d’experts, préparée par un comité d’organisation, aura lieu début 2010. Une commission d’audition rédigera des recommandations. L’Andeva y participe.

Réactualiser peut être utile : pour tenir compte de l’évolution des techniques médicales, des expériences régionales et des données récentes sur les cancers du larynx et des ovaires, mais c’est l’utilité même du suivi médical que les employeurs veulent remettre en cause . Les enjeux sont donc importants.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°31 (décembre 2009)