Dans une lettre ouverte adressée à François Fillon, 5 organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT) et 3 associations (Andeva, Fnath et Fne) émettent de « sérieuses réserves » sur la fusion des deux agences de sécurité sanitaire : l’Afssa en charge de l’alimentation et l’Afsset en charge de l’environnement et du travail. Elles estiment que ce projet sans «  cohérence scientifique » serait « une régression majeure tant au plan des principes, qu’à celui du fonctionnement ».

Au cas où il serait maintenu, elles demandent que soient respectées plusieurs conditions impératives :

1. l’indépendance de l’agence vis-à-vis des industriels « producteurs de risques » et des pouvoirs publics « gestionnaires de ces risques ».
2. une séparation stricte « entre l’évaluation / expertise des risques et la gestion des risques », ce qui n’est pas le cas pour l’Afssa aujourd’hui, où les allers-retours entre ministère et agences sont fréquents.
3. la préservation de deux pôles distincts : alimentation d’une part et travail-environnement d’autre part avec « une autonomie décisionnelle, financière et scientifique ».

Deux représentants de l’Andeva, François Desriaux et Michel Parigot, siègent aujourd’hui au conseil d’administration de l’Afsset.

Les victimes de l’amiante ont pu apprécier la qualité des expertises produites en toute indépendance par cette agence ; sur les fibres courtes et les fibres longues et les méthodes de mesures d’empoussièrement, sur les fibres céramiques, ainsi que sur d’autres sujets touchant au travail et à l’environnement.

Il ne serait pas acceptable que ce capital scientifique indépendant soit dilapidé et détruit dans une telle fusion.

Si tel était le cas, les représentants de l’Andeva en tireraient toutes les conclusions qui s’imposent.


Article paru dans le Bulletin del’andeva n°31 (décembre 2009)