Pas un jour ne se passe sans que la presse révèle l’existence de dépôts sauvages de matériaux amiantés, notamment des plaques de Fibrociment :

- à Oléron, elles sont déposées de nuit puis écrasées sous les chenilles d’un engin de chantier.

- Dans l’Yonne elles sont jetées dans la benne avec les déchets ordinaires.

- Dans le Puy-de-Dôme, on les retrouve sur un terrain privé, où les enfants les prennent pour faire des cabanes.

Le laxisme dans ce domaine équivaut à une non assistance à personnes en danger. Il est alors légitime d’engager des procédures judiciaires pour mise en danger d’autrui face à des industriels, petits ou grands qui bafouent délibérément des lois qu’ils connaissent et qu’ils ont les moyens de respecter.

Mais pour les particuliers, les petits artisans ou petits agriculteurs, le problème est plus compliqué.

Rares sont les villes, où existent - comme au Havre - des dispositifs qui non seulement donnent une information grand public sur la marche à suivre et les précautions à prendre, mais mettent aussi à disposition des moyens pratiques d’enlèvement et de collecte sécurisée de ces déchets.

Aussi longtemps que le coût d’une mise en décharge restera difficilement accessible au commun des mortels, aussi longtemps que la collecte des déchets amiantés ne sera pas concrètement organisée par les autorités locales, les décharges sauvages auront de beaux jours devant elles.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°31 (décembre 2009)