A l’appel de l’Andeva, 5.000 personnes ont défilé le samedi 10 octobre de l’avenue de Messine, ancien siège du Comité Permanent Amiante de sinistre mémoire, jusqu’aux abords du ministère de la Justice, place Vendôme.

Les premières plaintes au pénal ont été déposées par des victimes de l’amiante en 1996. Treize ans plus tard, tous les dossiers ont été regroupés au pôle judiciaire de Santé publique ; des centaines d’interrogatoires, des perquisitions, des mises en examen ont eu lieu.
Mais, face à une affaire d’une telle ampleur, les magistrats manquent de moyens. Si rien ne change, le procès n’aura pas lieu avant 2014, dans le meilleur des cas...

Plus grave encore : le projet gouvernemental de suppression du juge d’instruction et de main-mise du parquet sur l’instruction est une grave menace non seulement pour la tenue du procès pénal de l’amiante, mais encore pour toutes les affaires « sensibles » à venir.
Dans le cortège défilaient des membres de l’Union Syndicale de la Magistrature (USM) et de l’Association Française des Magistrats Instructeurs (AFMI).

Ils étaient déjà présents lors d’une conférence de presse tenue deux jours plus tôt au palais de justice de Paris, aux côtés de l’Andeva, de la Fnath et du Comité Anti Amiante Jussieu.
C’était une première de voir ainsi magistrats et victimes défiler ensemble pour défendre l’indépendance de la Justice et réclamer des moyens pour les juges d’instruction. La presse, la radio et la télévision l’ont souligné en couvrant l’événement.

Venues de toute la France, des associations, des syndicalistes, des mutualistes ont défilé en silence, précédés par huit échassiers, certains costumés en juges, d’autres en victimes, transportant un cercueil. Dans un climat chargé d’émotion, il fut déposé aux accents du Requiem de Mozart devant la porte du pôle judiciaire de Santé publique, pour symboliser l’enterrement de la Justice en France.


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°31 (décembre 2009)