« Quand j’ai été embauché en 1958, il n’y avait aucune protection pour le personnel. On respirait l’amiante à pleins poumons... ». Michel Salard, a travaillé 22 ans chez Eternit Caronte, à Port-de-Bouc. Il a des plaques pleurales.

Zoé, son épouse, lavait ses bleus de travail, couverts de poussières d’amiante. Elle les secouait avant de les passer à la machine. Aujourd’hui, elle a un mésothéliome.

« Dans les réunions de délégués du personnel, nous avions souvent demandé que le lavage des bleus soit pris en charge par la société. Ils avaient toujours refusé ».

Le bilan est terrible : « Depuis la création du Caper, nous comptons 200 victimes parmi nos adhérents. 50 sont décédées, dont 5 épouses contaminées en lavant les bleus de leur mari. Des collègues ont souffert un véritable martyre. Ils ne respiraient plus. Ils étaient empoisonnés, étouffés… »

La mise en examen de Joseph Cuvelier est justifiée. La responsabilité des dirigeants d’Eternit est écrasante : « Ils auraient dû nous protéger. Aujourd’hui, 30 ans après, on voit arriver de nouvelles victimes le mercredi à la permanence de l’association ».


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°31 (décembre 2009)