Les mensonges du CPA

Eternit a mené une politique de lobbying très active notamment au sein du Comité Permanent Amiante, niant les risque de l’amiante-ciment en raison de son traitement humide, militant pour un illusoire « usage contrôlé » de ce matériau cancérogène.
Les pouvoirs publics resteront singulièrement absents dans ce conflit d’intérêt. Comble de l’ironie, en 1985 le ministère de l’environnement remettra le prix de la technologie propre à Eternit.
 
Il faudra les scandales successifs d’Amisol en 76, puis de Jussieu en 96 pour finir par convaincre les autorités d’interdire l’amiante.

Les substituts existaient bien avant l’interdiction

Cette interdiction ne prit pas Eternit au dépourvu. Le groupe continuera la production de fibrociment avec des substituts à base de polyvinyle alcool et de cellulose.
Ces derniers étaient développés par l’entreprise depuis 1942, en raison de la pénurie d’amiante pendant la guerre.
Les substituts étaient ces dernières années couramment produits pour l’exportation à l’intention des pays ayant déjà interdit l’amiante.
Jean-François Borde témoigne : « Du jour au lendemain, on a changé la production. Lorsque la nouvelle est tombée que l’amiante allait être interdite, c’était un jeudi. Le vendredi on a tourné à mi-régime. Le lundi on ne travaillait plus qu’avec les substituts. Tout était prêt depuis longtemps, mais - que voulez-vous ? - l’amiante ça revenait quatre fois moins cher ». 


Article paru dans le Bulletin de l’Andeva n°31 (décembre 2009)